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  • Cherbourg : Bouygues jugé au Tribunal correctionnel pour travail illégal

    Bouygues doit comparaitre les 21, 22 et 23 octobre 2014, devant le tribunal correctionnel de Cherbourg pour avoir employé illégalement près de 500 ouvriers polonais et roumains, sur le chantier ultra-sensible du réacteur nucléaire EPR à Flamanville.

    Selon l’expression d’un inspecteur de l’Autorité de sûreté nucléaire, Flamanville est devenu le laboratoire européen du travail illégal !  L'affaire est déjà passée devant le tribunal des prud'hommes. Mais cette fois, elle sera jugée au pénal. Eric Bouillard, le procureur de la République de Cherbourg, poursuit Bouygues TP et Quille, sa filiale, ainsi que Welbond Armatures.

    Les charges retenues sont lourdes : emploi de salariés étrangers sans titres, prêts illicites de main-d’œuvre, travail dissimulé et marchandage.

    En plus des amendes*, Bouygues pourrait se voir interdire l'accès aux marchés publics pendant 5 ans.

    Près de 3650 personnes travaillent sur l’immense chantier de l’EPR à Flamanville dans la Manche. Après plusieurs accidents du travail, dont un mortel, et un surcoût de plus de 5 milliards d’euros, le réacteur nouvelle génération devrait être mis en service en 2016.

    En tant que responsable de la sécurité du génie civil Le groupe Bouygues a été déjà condamné, le 8 avril dernier à une amende de 75 000 € pour homicide involontaire : le décès d’un ouvrier sur le chantier survenu le 24 janvier 2011

    Après trois années de perquisitions et d’auditions, l’enquête préliminaire du parquet pour travail dissimulé, révèle l’existence d’un système très organisé de prêt illicite de main-d’œuvre, via les sociétés Atlanco et Elco, entre juin 2008 et octobre 2012, contournant ainsi le code du travail et toutes les règles sociales.

    Pour la période concernée, les pertes en cotisations non payées sont estimés par l’Urssaf entre 8 et 10 millions d’€ ! Le Trésor Public serait également en droit de réclamer…

    Bouygues sait qu’on est dans un Etat de droit, dit un responsable de la lutte contre le travail illégal, sur France Inter à 7h 20, le 10 octobre… Toutefois, personne, chez Bouygues n’a souhaité répondre aux questions de Mediapart ni aux journalistes de l’émission Secrets d’Infos, diffusée sur France Inter, ce même jour à 19h20.

     

    * Les peines maximales encourues sont des amendes de 225 000 €


  • Syrie : Kobané, ville kurde aux mains de Daesh

    Les djihadistes de Daech ont planté lundi leur drapeau noir en signe de victoire sur Kobané (Aïn al-Arab)  la 3e ville de Syrie, située à la frontière turque.

    Ils ont d'abord pris trois quartiers de l'est avant d'étendre les combats au sud et à l'ouest, face à des combattants kurdes moins nombreux et moins bien armés qu'eux.

    De même, la cité industrielle Maqtala al-Jadida et Kani Arabane, dans l'est de Kobané ont été prises en quelques heures. S'ils conquièrent totalement Kobané, les djihadistes s'assureront du contrôle sans discontinuité d'une longue bande de territoire à la frontière turque de Syrie.

    Les batailles de rue se poursuivent. Il s'agit désormais d'une guérilla urbaine, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) en ajoutant qu’au moins 700 civils terrorisés par la réputation de barbarie des djihadistes ont fui vers la Turquie.

    Une journaliste de l'AFP sur place côté turc a rapporté que les avions de la coalition dirigée par les États-Unis ont de nouveau frappé mardi matin des positions tenues par Daech dans le sud-ouest de Kobané.

    Cependant, selon un militant kurde, qui a précisé que Daech avait lancé l'assaut grâce à des kamikazes qui se sont fait exploser et confirmé les frappes de la coalition durant la nuit, ces bombardements n’aient eu que peu d'impact sur l'avancée des islamistes.

    La coalition américano-arabe, a débuté des raids en Syrie le 23 septembre mais n'a mené qu'un nombre limité de frappes. Les raids sont insuffisants pour battre les terroristes au sol, a déploré un responsable kurde, réclamant des armes et des munitions.

    Depuis le 16 septembre, l'offensive de Daech a déjà fait des centaines de morts dans les deux camps et poussé environ 300 000 habitants à fuir. 180 000 déplacés auraient trouvé refuge en Turquie.

    Sur Twitter, les messages portant le mot-clé #SOSKOBANE se multiplient.

    Des Kurdes de Turquie répondent à l’appel et se rendent vers la frontière syrienne pour combattre Dimanche, une combattante de 20 ans avait mené un attentat suicide contre une position de Daech à l'est de la ville, provoquant la mort de dizaines de djihadistes, selon des sources kurdes. La première kamikaze kurde recensée depuis le début des violences en Syrie en mars 2011. Si nécessaire, tous les combattants des YPG suivront son exemple, a averti le mouvement.

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