Anirudh Sharma : Imprimer grâce à la pollution

Anirudh Sharma est originaire de Bangalore, une ville située dans le sud de l’Inde.

Il travaille au Massachusetts Institute of Technology (MIT), dans le nord-est des États-Unis.

Il a mis au point un ingénieux système d’aspiration et de filtration grâce auquel il parvient à extraire le noir de carbone de la pollution atmosphérique et à le transformer en encre pour imprimante. Avec un peu de développement, la qualité de cette encre pourrait rivaliser avec celles du commerce, assure-t-il Et notre dispositif évite que le carbone rejeté par les pots d’échappement ne se retrouve dans l’atmosphère et dans les poumons des gens, explique-t-il encore…

En effet, son objectif à long terme est de réduire le nombre de personnes malades en raison de la pollution. J’ai eu cette idée en voyageant en Inde. Cancers du poumon, pneumonies, bronchites, asthme… L’Inde est le pays où le nombre de décès liés aux maladies respiratoires est le plus élevé au monde, avec 1,6 million de morts par an. Selon un rapport de OMS, 6/10 villes les plus polluées au monde sont en Inde… Dans certaines villes, vraiment très polluées par les voitures, les fumées de cheminées… quand les gens dans la rue s’essuyaient le visage avec un mouchoir il était noir … de suie. Autrefois, l’encre était fabriquée avec de la suie alors j’ai pensé qu’il était possible d’en produire à partir de… la pollution !

50 minutes pour remplir un stylo…

Ainsi transformée en quelque chose d’utile, la pollution devient de l’or noir. De plus, en assainissant l’environnement, le taux de cancer du poumon se réduit.

En 2013, des recherches sont lancés au sein du MIT. Le dispositif  se fixe sur le pot d’échappement des véhicules et fonctionne de façon électromécanique afin de filtrer la suie. Il n’affecte pas le fonctionnement des véhicules. Ensuite la suie récupérée est déchargée des métaux lourds et des substances cancérigènes.

Puis mélangée avec des huiles végétales, ce qui donne une sorte de peinture, similaire à celles existantes. 

Pour s’assurer que l’encre n’était pas toxique, elle a d’abord été testée en laboratoire. Ensuite, le Graviky Labs* a été à ce processus :  durant 2 mois, on a récolté le carbone rejeté par des camions, des voitures et des cheminées de la ville ainsi que celui des bateaux de pêche et des chariots élévateurs à Hong-Kong = une récolte de 150 litres d’encre !

Cela représente la production d’un véhicule diesel durant 2 500 h ou environ 104 jours.

Grâce à cette encre, on a remplis des stylos, des bombes de peinture et des flacons… Nous en avons offert à des artistes de rue à Hong-Kong, ravis de l’utiliser ! Lorsque cette encre sera produite massivement, elle devrait coûter moins cher ! Actuellement, les fabricants de cartouches classiques réalisent de sacrées marges…