Hommage à Peter Lindbergh, le photographe qui aimait la liberté des femmes…
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Jeudi, 05 Septembre 2019 10:52
Peter Lindbergh est mort ce 3 septembre.
Photographe dans la mode et la publicité, il était mondialement reconnu pour ses portraits en noir et blanc.
Il travaillait pour les célèbres revues Vogue, Vanity Fair, Harper's Bazaar, The New Yorker… ainsi que pour le calendrier Pirelli.
Mais pionnier dans son art, Peter Lindbergh aimait photographier les femmes sans fard, il avait ainsi démontré la vanité des standards de la beauté en sublimant les femmes de tout âge.
Peu porté sur les retouches, aimant les taches de rousseur et le grain de peau, il déplorait le caractère artificiel et irréaliste des images de mode. Il en avait assez des photos vernis à ongles et cheveux bouffants des années 1950…
En 1988, il avait fait décoller les carrières d'une nouvelle génération, avec une image représentant Karen Alexander, Rachel Williams, Linda Evangelista, Tatjana Patitz et Christy Turlington, toutes en chemise blanche, riant aux éclats sur la plage de Santa Monica, aux États-Unis.
La photo avait d’abord désarçonné les journaux au point d’être oubliée dans un tiroir avant de devenir la plus célèbre et la plus emblématique du photographe grâce à la nouvelle rédactrice en chef du Vogue américain, Anna Wintour, qui l’a publiée.
Créateur du style glamour naturel, ses clichés de mannequins en noir et blancs de Peter Lindbergh sur fond de paysages industriels ont contribués à transformer Naomi Campbell, Cindy Crawford, Claudia Schiffer, Estelle Lefebure, Kate Moss… en super-modèles dans les années 90.
A 74 ans, il venait de collaborer au numéro de Vogue UK de septembre, intitulé Forces For Change, avec comme rédactrice en chef Meghan, Markle, devenue l’épouse du prince Harry et duchesse du Sussex. Voilà quelle devrait être la responsabilité des photographes aujourd’hui : libérer les femmes, et finalement tout le monde, de la dictature de la jeunesse et de la perfection, avait écrit Peter Lindbergh en tête de son compte Twitter.
Il avait notamment immortalisé aussi l'actrice Salma Hayek, Jacinda Ardern, la Première ministre néo-zélandaise et Greta Thunberg.
Né Peter Brodbeck, en 1944 à Leszno, en Pologne, sa famille avait fui son pays alors qu'il était bébé pour s'installer à Duisbourg, dans l'ouest de l'Allemagne. Il qualifie la région industrielle de la Ruhr où il grandit de lieu le plus moche du monde…
Passionné de sculpture et par le cinéma allemand de l'entre-deux-guerres, il a étudié à l'Académie des Beaux-Arts de Berlin, mais prend la tangente : passe une année entière à Arles, sur les traces de Van Gogh, un lieu qui restera fondateur pour lui.
Peter Lindbergh commence par travailler comme étalagiste dans un grand magasin, il ne rêvait pas de devenir photographe… avant de rejoindre le magazine Stern où il rencontre d’Helmut Newton et Guy Bourdin, à l’origine de sa vocation.