24 avril 2019 : 1ere commémoration en France du génocide des Arméniens
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Vendredi, 26 Avril 2019 16:39
La France reconnaissait déjà le génocide arménien depuis 2001 mais c’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron.
Les centaines de milliers d’Arméniens de France l’attendaient…
Par décret, le président français a instauré une journée nationale dédiée à la commémoration du génocide arménien 1915.
Comme en Arménie et au Nagorny-Karabakh, région à majorité arménienne qui a déclaré son indépendance de l’Azerbaïdjan en 1991, la date du 24 avril a été choisie en mémoire de 600 intellectuels arméniens assassinés en 1915 ce jour-là à Constantinople, sur ordre du gouvernement… le début d’un massacre où périrent 2/3 des Arméniens de l’Empire ottoman, soit 1,5 million de personnes entre 1915 et 1917.
Pour la première édition de cette cérémonie, Édouard Philippe a présidé, place du Canada à Paris un rassemblement devant la statue du père Komitas. Il s’agit d’un musicien arménien, né dans la Turquie ottomane, fait prisonnier puis déporté par les Turcs pendant le génocide. Rescapé, il a terminé sa vie en exil en France.
En rendant hommage aux victimes du génocide arménien, la France est fidèle à elle-même et à ses valeurs, a déclaré le chef du gouvernement. C’est son honneur que de l’assumer, a-t-il affirmé en ajoutant qu’elle ne se laissera impressionner par aucune pression ni aucun mensonge. Ce que nous recherchons, c’est l’exactitude historique, et la réconciliation… a assuré Edouard Philippe.
D’autres rassemblements ont lieu à Marseille au Mémorial du génocide des Arméniens, avenue du 24- Avril 1915, à Nice, Orléans, Lyon et Valence et en Île-de-France.
Mon peuple a failli disparaître… rappelle une marseillaise de 40 ans qui a décidé avec l’accord de son mari de transmettre son nom de famille arménien à ses 2 fils. C’était essentiel pour moi… Je le dois à mes grands-parents venus de Turquie, explique-t-elle. L’histoire de son peuple massacré constitue un fardeau très lourd. Mais il s’agit d’un devoir pour ma famille, pour notre histoire. Nous avons attendu tellement longtemps… pour nous cette reconnaissance c’est un soulagement, témoigne une restauratrice arménienne de 59 ans, originaire de Géorgie, elle vit en France depuis 30 ans.
Beaucoup d’ascendants n’ont pas eu la force de raconter, insiste-t-elle. Comme son mari qui préfère prier en silence et fleurir de roses les tombes des exilés aux noms arméniens…
La Turquie reconnaît qu’un grand nombre d’Arméniens ont été tués durant cette période mais conteste une volonté systématique de les exterminer, et rejette ainsi le terme de «génocide» qui reste source de tensions entre Ankara et les pays de l’Union européenne.