Tokyo : Carlos Gohn sort de prison en payant une caution de près de 8 millions d’€

Après plus de 100 jours passés en détention, Carlos Ghosn est sorti ce 6 mars de la prison de Kosuge à Tokyo.

C'était sa 3e demande de mise en liberté et il avait payé sa caution d'un milliard de yens (7,9 millions d'euros).

Nous avons proposé un dispositif qui rend impossible une évasion ou la suppression d'informations, a affirmé Junichiro Hironaka, son nouvel avocat, réputé pour avoir obtenu l'acquittement de plusieurs illustres clients.

Portant un masque sanitaire blanc, une casquette bleue et des lunettes et vêtu d'un blouson l'ex-patron de Renault Nissan est apparu encadré de gardiens devant des dizaines de caméras et appareils photo avant de s'engouffrer dans une voiture…

Carlos Ghosn s'est dit infiniment reconnaissant envers ses amis et sa famille pour leur soutien. Je suis impatient de pouvoir me défendre avec vigueur dans un procès équitable, de rétablir mon innocence mais aussi de faire la lumière sur les circonstances qui ont conduit à mon injuste détention, a-t-il affirmé.

Vénéré pour avoir sauvé Nissan, Carlos Ghosn avait été arrêté le 19 novembre à Tokyo. Il a été inculpé pour minoration d'une partie de ses revenus de 2010 à 2018, pour un montant de 9,23 milliards de yens (74 millions d'€) dans les rapports de Nissan, remis aux autorités boursières. Il a également été inculpé pour abus de confiance.

Dénonçant fin janvier sa détention prolongée, un traitement qui ne serait normal dans aucune autre démocratie, Carlos Ghosn s’estime victime d'un complot ourdi par Nissan pour faire échouer son projet de rapprochement avec Renault… A l'origine de l'enquête qui a conduit Carlos Ghosn en prison, Nissan a nié cette éventualité.

Au Japon, Il est très rare que dans ce cas une personne inculpée soit libérée avant que la date de son procès ne soit connue ou même avant qu'il n'ait débuté.

L'ancien PDG a interdiction de quitter le pays et des mesures visant à l'empêcher de falsifier des preuves ont aussi été prises. Il devrait être placé sous vidéosurveillance à son domicile et disposer de moyens limités de communication avec l'extérieur.

Selon des juristes, le bureau du procureur a encore la possibilité de l'arrêter à nouveau sur d'autres chefs d'accusation. En théorie… car cette probabilité semble réduite.