Salvador : Nayib Bukele a remporté l'élection présidentielle dès le premier tour
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Mercredi, 06 Février 2019 17:31
Nous pouvons annoncer maintenant de manière tout à fait certaine que nous avons gagné la présidence de la République du Salvador, a déclaré à l'issue du premier tour, Nayib Bukele, le candidat antisystème.
Ses rivaux, le candidat du parti de gauche au pouvoir (FMLN), Hugo Martinez, et le représentant de la droite conservatrice, Carlos Calleja, ont reconnu leur défaite.
Nayib Bukele, a obtenu 54 % des voix. Une tendance irréversible en sa faveur, a indiqué Julio Olivo, le président du Tribunal suprême électoral (TSE). Aujourd'hui, nous avons écrit l'histoire… a résumé Nayib Bukele. Une page du pouvoir se tourne, a-t-il ajouté.
Sa victoire met fin au système bipartite qui dominait la scène politique du pays depuis 30 décennies.
L'entrée en fonction du nouveau président est prévue en juin prochain. La durée de son mandat, non renouvelable, est de 5 ans. La majorité parlementaire reste détenue par Arena, le parti de droite, au moins jusqu'aux élections législatives de 2021.
L'hirondelle a promis de lutter contre la corruption
Nayib Bukele est âgé de 37 ans, fils d'un notable de la communauté arabe, d'origine palestinienne. Issu d'une famille aisée qui avait pourtant soutenu la guérilla marxiste du FMLN pendant la guerre civile, Il est ancien maire de la ville de San Salvador.
Surnommé l'hirondelle, emblème de son parti, il a tiré profit d’une vague de mécontentement de la population à l'égard des partis traditionnels.
Barbe ciselée, habillé en jean et veste de cuir avec une casquette de base-ball, Nayib Bukele a bousculé les codes. Il a fait une campagne efficace sur les réseaux sociaux et n'a pas hésité à partager les jeux des jeunes, comme le paint-ball ou les sports extrêmes.
Dans ses critiques, Nayib Bukele n’a ménagé aucun camp : Un dictateur est un dictateur, qu'il soit de droite ou de gauche… avait-il écrit sur Twitter, après avoir qualifié ainsi les dirigeants de gauche du Venezuela ainsi que Nicolás et Daniel Ortega au Nicaragua, comme au Honduras, Juan Orlando Hernandez, de droite…
Exclu du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN), le parti de gauche au pouvoir, il avait constitué une coalition avec plusieurs partis qui ne totalisent que 11 sièges dans l'assemblée sortante. Mais les sondages le donnaient nettement en tête devant Carlos Calleja, candidat de l'Alliance républicaine nationaliste (ARENA, droite conservatrice).
Nayib Bukele s’est engagé à lutter contre la corruption qui gangrène le pays et pousse de nombreux Salvadoriens à l'exil vers les Etats-Unis. Donald Trump menace ainsi de supprimer l'aide américaine au Salvador et à plusieurs pays de la région.
30,3 % de personnes sur une population de 6,6 millions vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le pays est également confronté à une forte criminalité avec l'un des taux d'homicides les plus importants au monde.
Si 17 000 membres des gangs (maras) sont derrière les barreaux, 54 000 sont toujours en activité et font régner la terreur au Salvador en se livrant au racket, au trafic de drogue et aux assassinats. Les précédents gouvernements de gauche et de droite ont utilisé la répression comme la négociation avec les bandes criminelles, sans parvenir à y mettre fin.