Syrie : Que peut faire l'ONU pour Idleb ?
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Mercredi, 12 Septembre 2018 10:07
Une offensive militaire du régime syrien à Idleb déclencherait un cauchemar humanitaire sans précédent, a alerté Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU lors d’une énième conférence appelant ce 11 septembre à une solution pacifique.
Ultime grand bastion insurgé, la province d'Idleb et les territoires rebelles adjacents dans le nord-ouest syrien ont été ces 10 derniers jours la cible de bombardements à l'artillerie du régime de Bachar al-Assad et des frappes aériennes de Moscou. Ce week-end, ils ont entamé le pilonnage de la région.
L' OSDH témoigne de morts parmi les civils. Sur place, une grande partie de la population a choisi l'exode : plus de 30 000 personnes ont été déplacées… Dans des conditions très précaires, de nombreuses familles quittent le sud de la province pour gagner le nord et les environs de la frontière turque. Près de la moitié sont installés dans des camps, les autres ont trouvé refuge chez des familles ou ont loué des logements, a précisé David Swanson porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
La population est estimée à 3 millions de personnes, dont un million d’enfants. Près de la moitié sont des réfugiés, a rappelé Antonio Guterres. Préservez les services essentiels comme les hôpitaux… Assurez le plein respect du droit humanitaire international, a-t-il réclamé à la Russie, l’Iran et la Turquie, directement et indirectement impliqués dans le conflit syrien. Ce qui est en jeu à Idleb n’est pas une opération militaire mais une opération antiterroriste, a fait valoir Vassily Nebenzia, ambassadeur russe à l’ONU.
Dans la matinée, la Turquie a renouvelé devant le Conseil de sécurité son appel à un cessez-le-feu complet et immédiat à Idleb, demandant au Conseil de sécurité de soutenir cette proposition, rejetée vendredi dernier à Téhéran par la Russie et l’Iran qui estiment que Damas a le droit de reprendre le contrôle de sa province.
Cette province syrienne ne doit pas être transformée en bain de sang, a-t-il martelé en enjoignant de tout faire pour protéger les civils. Combattre le terrorisme n’absout pas les belligérants de leurs obligations imposées par le droit international, a encore insisté Antonio Guterres, qui n’a toutefois pas prévu de rendre sur place afin de tenter de peser davantage sur les protagonistes… Interrogé sur point, le secrétaire général de l’ONU Guterres n’a pas souhaité livrer ses motivations…
*Observatoire syrien des droits de l'Homme