Cisjordanie : La Cour suprême d’Israël autorise la démolition de Khan el-Ahmar
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Mercredi, 05 Septembre 2018 17:54
Ce 5 septembre, la Cour suprême israélienne a de nouveau rejeté tous les recours pour empêcher la destruction du village bédouin Khan el-Ahmar en Cisjordanie occupée.
Dès la levée de la mesure judiciaire suspensive, prévue dans 7 jours, les autorités israéliennes pourront exécuter l'ordre de démolition.Je félicite les juges pour la décision courageuse qu'ils ont prises face aux attaques hypocrites orchestrées par Abou Mazen (Mahmoud Abbas, le président palestinien), la gauche et des pays européens, a joyeusement déclaré sur Twitter, Avigdor Lieberman, ministre de la Défense. Personne ne nous empêchera d'exercer notre souveraineté et notre responsabilité en tant qu'Etat, a-t-il insisté.
Je n’ai jamais vu quelqu'un rester les bras croisés quand il est expulsé et qu'on lui détruit sa maison, a déclaré Tawfiq Jabareen, avocat des habitants, qui a accusé la Cour suprême de suivre le gouvernement de droite.
Situé à l'est de Jérusalem près de colonies israéliennes, Khan al-Ahmar est un village constitué essentiellement de logements de fortune, construits illégalement.
Les autorités israéliennes ont proposés aux habitants de s'installer près d'Abou Dis en Cisjordanie mais les Bédouins refusent de déménager dans une zone urbaine à proximité d'une décharge, où ils ne pourraient plus faire paître leurs animaux…
Selon le Croissant-Rouge, plus de 30 personnes ont été blessées, ce 4 juillet lors d'affrontements avec les forces l'ordre israéliennes quand un bulldozer et des équipements lourds ont été déployés autours du village.
La Cour suprême avait déjà rejeté en mai un appel des habitants contre la démolition du village, construit illégalement selon les autorités israéliennes, mais 2 recours en justice avaient suspendu provisoirement l'ordre de démolition.
L'ONU, les gouvernements européens et des ONG ont déjà protesté pour empêcher la démolition de Khan el-Ahmar qui aurait pour effet de couper la Cisjordanie en 2 parties et permettrait d'étendre les colonies israéliennes. Selon les Palestiniens, cela compromettrait encore plus la formation d'un État palestinien indépendant, solution préconisée par une grande partie de la communauté internationale pour résoudre le conflit avec Israël.
Les défenseurs des villageois justifient les constructions sans autorisation par la quasi impossibilité pour eux d'obtenir des permis dans une grande partie de la Cisjordanie, occupée depuis plus de 50 ans. Entre la Cisjordanie occupée et Jérusalem-Est annexée, plus de 600 000 colons israéliens vivent une coexistence souvent conflictuelle avec près de 3 millions de Palestiniens. Plusieurs communautés de bédouins se sont installées à l'est de Jérusalem, dans un secteur où les colonies empiètent toujours plus sur les territoires Palestiniens, compromettant la continuité territoriale, donc la viabilité d'un État.
Au regard du droit international, la colonisation est illégale. Une grande partie de la communauté internationale considère qu’il s’agit d’un obstacle à la paix.
avec les Palestiniens. Le gouvernement israélien conteste et incrimine un refus palestinien d'accepter un État juif dans quelque frontière que ce soit.