Nicaragua : les forces d’Ortega reprennent le contrôle de Masaya dans la violence
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Lundi, 23 juillet 2018 09:51
Au Nicaragua, ce 19 juillet, 2 jours avant le 39e anniversaire de la révolution sandiniste et malgré les appels de la communauté internationale à la cesser la répression, des paramilitaires ont repris par la force le contrôle de Masaya.
La ville de 100 000 habitants, à 30 km de Managua, est considérée comme bastion de l'opposition au président.
A l’origine du mouvement, les étudiants protestaient depuis le 18 avril contre les dérives dictatoriales du gouvernement de Daniel Ortega.
L’ex-guérillero de 72 ans est revenu au pouvoir en 2007 après avoir déjà dirigé le Nicaragua de 1979 à 1990. Il est accusé d'avoir mis en place avec Rosario Murillo, son épouse, un régime marqué par la corruption et le népotisme. L’opposition demande son départ et des élections anticipées.
La terreur a vidé les rues de Masaya, décrit Laurence Cuvillier, correspondante de France 24 sur place.
Dans le quartier indigène de Monimbo, les habitants ont tenté de résister avec des pierres et des mortiers artisanaux. Les fidèles d’Ortega ont instauré une véritable chasse aux insurgés, maison par maison, rapportent les témoins. Il y aurait eu plusieurs cas de torture pour obliger à dénoncer ceux qui ont tenu tête au régime sur les barricades depuis avril dernier, dénoncent-ils. Une habitante a assuré qu'il s'agissait d'un massacre mais selon un paramilitaire, personne n'a été tué… De son côté, le Centre nicaraguayen des droits de l'Homme recensait 2 morts tandis que le gouvernement ne déplorait qu’un policier abattu.
Nous proclamons notre victoire, notre avance sur ces forces obscures, diaboliques, qui ont frappé et confisqué la paix depuis 3 mois, s’est félicité devant les médias officiels, la vice-présidente, Rosario Murillo.
Selon l'ANPDH (Association nicaraguayenne des droits de l'Homme), 200 résidents ont dû fuir. Réfugiées dans les environs de Masaya, ces personnes sont pourchassées. Des chiens sont utilisés pour les traquer, a fustigé Alvaro Leiva, le dirigeant.