Liège : fusillade commise par un délinquant radicalisé. 3 morts dont 2 policières

2 policières belges et un étudiant de 22 ans, passager d'une voiture en stationnement dans le quartier, ont été tués ce 29 mai, lors d'une fusillade sur le boulevard d'Avroy, dans le centre de Liège, en Belgique. 2 autres personnes ont également été blessées.

Vers 10h30, l’homme a d’abord porté de multiples coups de couteau aux  2 policières, agressées par l'arrière, a précisé Philippe Dulieu, procureur  de Liège.

L’assaillant s'est ensuite emparé de leurs armes de service pour les abattre. Après avoir tiré sur la voie publique, il s'est réfugié dans un lycée. Il a ensuite brièvement pris en otage une employée d'un groupe scolaire, entraînant l'évacuation des élèves. Aucun enfant n'a été blessé. L'assaillant a finalement été abattu par les forces de l'ordre.

Il a été identifié par comme un délinquant né en 1982. Il avait été plusieurs fois condamné pour vols, coups et blessures ou trafic de stupéfiants. Il était incarcéré depuis 2003 mais en permission de sortie lorsqu'il est passé à l'acte. D'après Koen Geens, ministre belge de la Justice, il avait déjà bénéficié d'une vingtaine de congés pénitentiaires qui s'étaient bien déroulés…

Le tueur était toutefois fiché par la police pour avoir été en contact, lors d'un séjour à la prison de Lantin, avec un détenu islamiste. Jugé instable, il s’était converti à l'islam en prison. Ces informations, venant de la police fédérale de Liège et de la Sûreté de l'État, datent de 2016 et 2017. Mais n'ont pas été confirmées depuis, a souligné la porte-parole du parquet. Il était dans une fuite en avant après avoir commis un meurtre la nuit dernière à On, entre Marche et Rochefort, a indiqué une source proche de l’enquête.

Le parquet fédéral a retenu le caractère terroriste, rappelant le modus operandi auquel l'EI appelle régulièrement sur internet et soulignant que l'auteur avait crié plusieurs fois Allah Akhbar lors des faits et qu'il était en contact avec des personnes radicalisées. L'enquête a été confiée à un juge d'instruction antiterroriste. Nos pensées sont avec les victimes de cet acte horrible à Liège, a écrit sur Twitter Jan Jambon, ministre belge de l'Intérieur. Nous sommes en train d'essayer d'établir ce qui s'est passé exactement, a-t-il ajouté.

Le lendemain, le groupe État islamique a revendiqué l'attentat via son agence de propagande Amaq : … en réponse aux appels pour cibler les pays de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, qui lutte contre le groupe djihadiste principalement en Syrie.

La pays a rendu hommage aux victimes, notamment à Soraya Belkacemi et Lucile Garcia, membres des forces de l’ordre tuées dans l'exercice de leur fonction : femmes, mères et policières merveilleuses….

Les drapeaux étaient en berne dans plusieurs villes et Charles Michel, le Premier ministre, a assisté, à une minute de silence à Liège, à laquelle ont participé un millier de personnes et de nombreux policiers, parfois en larmes. Les Diables rouges, équipe nationale de foot, en préparation pour la Coupe du monde, a également observé une minute de silence avant une séance d'entraînement à Tubize, près de Bruxelles.

La Belgique, frappée le 22 mars 2016 par des attentats qui ont fait 32 morts, a subi depuis plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers. Le dernier acte terroriste djihadiste date du 25 août 2017, à Bruxelles : un homme de 30 ans d'origine somalienne a agressé des soldats au couteau en criant Allah Akbar, blessant légèrement un d'eux.

20 années de laxisme !, dénonce Alain Destexhe. Le sénateur du Mouvement réformateur rappelle que la Belgique est le pays européen ayant le plus fort taux d'individus radicalisés. Rapporté à sa population, la Belgique a produit plus de terroristes et de djihadistes que tous les autres pays d'Europe, fustige-t-il dans Le Figaro.