Facebook : Cambridge Analytica n’est pas seul à abuser des données personnelles…

Suite au scandale Cambridge Analytica qui a siphonné les données de 87 millions d’utilisateurs de Facebook, son PDG Mark Zuckerberg, se prépare à témoigner devant le Congrès américain le 11 avril prochain.

Cambridge Analytica est notamment accusé pesé en faveur de l’élection de Donald Trump, à grand renfort de données personnelles glanées sur Facebook.

Dans l’ombre, le célébrissime réseau s’active donc à bloquer les pages d’entités liées à cette firme britannique ou à d’autres entreprises qui, à l’instar de CA abusent de l’accès aux données personnelles sur les réseaux sociaux et en ont fait leur fond de commerce.

C’est pourquoi Facebook vient de suspendre le compte de CubeYou qui s’était emparé des données de dizaines de millions d’internautes grâce à des tests de personnalités ainsi que celui d’AggregateIQ (AIQ), structure canadienne suspectée d’être en réalité une façade de Cambridge Analytica.

AggregateIQ était considéré comme notre bureau canadien, a soutenu Christopher Wylie au Guardian. Il a révélé les agissements de CA, son ancien employeur, et assure avoir personnellement participé à la création de AIQ, même sans lien juridique officiel… De son côté, la société canadienne se défend d’avoir jamais eu aucun lien contractuel avec Cambridge Analytica.

AggregateIQ est soupçonnée d’avoir reçu plus de 4 millions d’euros pour identifier des électeurs dont le vote serait susceptible d’être influencé et aurait œuvré en faveur des proBrexit lors du référendum en juin 2016.

CubeYou et AggregateIQ ainsi dégommés, Harris Media, en revanche, est toujours présent sur Facebook et continue de vanter les mérites de son approche big data de la communication politique. Une méthode très proche de celle de Cambridge Analytica. La principale différence est qu’Harris Media est soumis au droit américain, bien moins protecteur des données personnelles. On ne sait pas combien d’internautes sont ainsi fichés et quelle est l’étendue des informations recueillies sur chacun d’eux. Et, il n’y a pas eu de lanceur d’alerte comme pour Cambridge Analytica…

Ces exemples illustrent les excès du commerce des données personnelles, une exploitation des informations partagées sur Facebook, est décrite en profondeur par Cracked Lab, institut de recherche autrichien, dans une étude de juin 2017.