Hongrie : Vicktor Orban est reconduit avec 49,5% des voix

Après une large victoire de son parti aux élections législatives hongroises de ce 8 avril, Viktor Orban, le Premier ministre sortant, est en passe de cumuler un 3e mandat consécutif à la tête du gouvernement.

Selon les projections de la commission électorale portant sur 85 % des bulletins de vote, Le Fidesz, aurait obtenu 49,5 % des voix devrait lui permettre de conserver sa majorité qualifiée des deux tiers au Parlement avec 133 députés sur 199.

Le résultat complet ne sera officiel qu'en cours de semaine, après le décompte de centaines de milliers de suffrages des électeurs issus de la diaspora et des expatriés. Le mode de scrutin législatif hongrois combine majorité simple par circonscription et proportionnelle, un dispositif inauguré en 2014. Selon les analystes, il avantage le Fidesz au pouvoir.

Pendant la campagne Viktor Orban, ancien libéral devenu autoritaire et xénophobe malgré les critiques de l'UE, est partisan d'une ligne dure sur l'immigration.

Il s'était présenté comme le garant des valeurs chrétiennes de son pays face à un afflux supposé de musulmans. Nous avons gagné ! La Hongrie a remporté une grande victoire, a-t-il clamé, à Budapest devant une foule en liesse, en se félicitant d’un taux de participation à 70 %, qui selon lui efface tous les doutes…

Avec 20 %, les nationalistes du parti d'extrême droite Jobbik arrivent en 2e position. Gabor Vona, le président, a annoncé sa démission après ce score décevant. Tout comme le leader du MSZP : à 11,85 %, les socialistes sont aussi en recul.


Viktor Orban, l’un des dirigeants les plus controversés de l'Union européenne

Icône des droites dures occidentales, il a été récemment qualifié de héros dans le New York Times par Steve Bannon, ex-conseiller du président américain Donald Trump et affectueusement appelé dictateur par Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne…

Un pouvoir illibéral

Né le 31 mai 1963, passionné de football, il a grandi dans une localité proche de Budapest. En juin 1989, Viktor Orban, alors jeune libéral, défie le régime communiste à Budapest avec un discours enflammé pour la liberté, lors d'un hommage aux victimes du soulèvement de 1956. Le Cofondateur en 1988 de l'Alliance des jeunes démocrates (Fidesz) devient alors le symbole des aspirations de la Hongrie : se libérer du totalitarisme et adopter les valeurs occidentales… Premier ministre en 1998, il doit abandonner le pouvoir 4 ans plus tard, après une cuisante défaite face au Parti socialiste, héritier des anciens communistes. Une humiliation qu'il n'oubliera jamais.

En 2010, le pays est profondément ébranlé par la crise économique et des scandales liés au précédent gouvernement de gauche libérale, il reprend le pouvoir et entreprend de faire peser l'emprise de son parti sur toutes les institutions du pays, au nom du salut de la nation hongroise.

En 2014, alors père de 5 enfants, Viktor Orban est confortablement réélu. Il revendique l'exercice d'une démocratie illibérale qui a profondément transformé le pays. Il affiche son admiration pour Vladimir Poutine et sera le premier dirigeant de l'UE à accueillir le président russe après l'annexion de la Crimée.