Ethiopie : l'Etat d'urgence à nouveau instauré

Depuis 3 ans, l’Éthiopie subit une grave crise politique. En 2015 et 2016, la répression des manifestations antigouvernementales a fait au moins 940 morts, selon la Commission éthiopienne des droits de l'Homme.

Le calme n'était revenu qu'avec l'instauration d'un état d'urgence entre octobre 2016 et août 2017, même si des rassemblements avaient encore lieu occasionnellement.

De plus, le gouvernement fédéral a été confronté à des affrontements entre les ethnies oromo et somali qui ont engendré un million de déplacés en 2017.

Ce 15 février, Haïlemariam Desalegn, le Premier ministre a démissionné. Le lendemain, le gouvernement éthiopien décrétait l'état d'urgence pour 6 mois. Afin d'être en mesure de protéger le système constitutionnel… a annoncé un communiqué officiel du ministère de la Défense.

Limitation des libertés individuelles

Tous les partis politiques doivent aider à la reconstruction du pays, insiste un représentant de l'opposition qui estime que le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF), avait perdu de son autorité.

Les 2 principales ethnies du pays, Oromo (Sud et Ouest) et Amhara (Nord) dénoncent une surreprésentation des Tigréens au sein de la coalition au pouvoir, issue du EPRDF, qui règne sans partage depuis 1991. Ils fustigent également un déséquilibre dans le partage des richesses et une limitation des libertés individuelles.