Venezuela : 10 morts de plus lors des élections pour la Constituante

L’élection  de l’Assemblée constituante, voulue par le président Maduro, s’est déroulée ce dimanche 30 juillet dans un véritable climat insurrectionnel : le vote a lieu alors que le pays est au bord de l'effondrement économique et l’organisation même du scrutin était rejetée par l’opposition. Contrôlant le Parlement, celle-ci accuse le chef de l’État de vouloir instaurer ainsi une dictature.

Au moins 10 personnes ont trouvé la mort dans des affrontements avec la police. Depuis 4 mois, plus de 120 personnes sont mortes au cours de mobilisations pour réclamer le départ de Nicolas Maduro.

8 millions de personnes, soit seulement 41,53 % des électeurs du pays, se sont rendues aux urnes, selon le Conseil national électoral (CNE). A peine 12 % ! conteste l’opposition.

Rassemblements, barricades et homicides… arrestations

Opposants et forces de l'ordre se sont affrontés, à Cararas et dans d'autres villes du pays, à coups de balles en caoutchouc, bombes de gaz lacrymogènes contre jets de pierre et cocktails Molotov, lors de batailles rangées parfois meurtrières. Au moins 10 personnes sont mortes en 24h, selon le parquet. Dans la nuit de samedi à dimanche José Felix Pineda, avocat, 39 ans, candidat à la Constituante a été abattu chez lui à Ciudad Bolivar (sud-est). Ricardo Campos, 30 ans dirigeant de l'opposition, a été tué par balle durant une manifestation dans l'État de Sucre (nord-est). 4 personnes, dont 2 adolescents et un militaire, sont mortes dans l'État de Tachira, 3 hommes dans celui de Merida, un dans celui de Lara, un autre dans celui de Zulia.

A Caracas, durant la majeure partie de ce dimanche, des opposants masqués ont bloqué les routes. Une explosion a blessé 4 policiers durant des heurts avec les manifestants sur une avenue du quartier chic d'Altamira.

Des agents des services de renseignement du Venezuela ont arrêté Leopoldo Lopez et Antonio Ledezma. Ces derniers jours, ils avaient appelé les Vénézuéliens à participer aux manifestations contre le président Nicolas Maduro. I

ls viennent d'emmener Leopoldo de chez lui. Nous ne savons pas où il se trouve ni où on l'a emmené, a fait savoir sur Twitter l’épouse du leader de l'opposition vénézuélienne ce 1er août.

Elle a diffusé une vidéo où l'on voit son mari poussé vers un véhicule portant le single Sebin, celui des services de renseignement du Venezuela. Vanessa Ledezma, fille d'Antonio a diffusé une vidéo analogue montrant son père emmené hors de chez lui.

Après 3 ans en prison pour son rôle dans les manifestations antigouvernementales de 2014, Leopoldo Lopez avait été assigné en résidence surveillée en juillet, Sa libération avait été considérée comme une avancée importante vers une issue dans l'impasse politique.

De son côté, Antonio Ledezma avait été placé en résidence surveillée en 2015, après avoir purgé une peine de prison pour des accusations de coup de force contre Nicolas Maduro.

Ils ont pris Leopoldo Lopez et le maire Ledezma pour nous faire peur et nous démoraliser, a déclaré le député d'opposition Freddy Guevara, coordinateur national du parti de Leopoldo Lopez, Voluntad Popular (Volonté populaire).

Les adversaires du régime ont appelé à manifester à nouveau ce 2 août, jour de la mise en place de l’Assemblée constituante, destinée selon eux, 'à renforcer les pouvoirs du chef de l'État et à le maintenir en place.