Irak : Mossoul libérée et dévastée

Le gouvernement irakien a annoncé avoir repris contrôle de la totalité de la ville de Mossoul.

Il aura fallu 9 mois aux troupes irakiennes, appuyées par la coalition internationale.

Soit plus longtemps que la bataille de Stalingrad !

Dans des quartiers datant de l’époque ottomane, les incessantes frappes aériennes ont rendus des pâtés de maisons entiers à l’état de ruines.

La conquête de Mossoul est officiellement terminée mais plusieurs centaines de djihadistes de l’EI sont encore retranchés dans la vieille ville où ils instrumentalisent la population pour prolonger les combats. Dans une poche de résistance d'environ 100 m sur 30, ils continuent de s’opposer avec acharnement aux forces irakiennes qui les encerclent.

L’emprise territoriale de l’organisation État islamique est, certes, diminuée mais Mossoul est loin d’être encore sécurisée : déminage et traque des cellules dormante se poursuivent.

De plus, la perte de cette ville, son ex-capitale autoproclamée, ne signifie pas la fin de Daesh. Son l’influence s’étend bien au-delà du Moyen-Orient.

Le groupe EI contrôle encore toute la vallée de l’Euphrate et donc la frontière entre la Syrie et l’Irak, la poche de Tal Afar dans la province de Ninive, dans le nord de l’Irak,ainsi que la ville de Hawija, dans la province de Kirkouk, à l’est du Tigre plus toute la province syrienne de Deir Ezzor, et la ville de Boukamal, près de la frontière irakienne, détaille Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes et journaliste à France 24.

Le défi étant de tenir, seuls contre tous, le plus longtemps possible à des fins de propagande, ajoute Wassim Nasr. Débarrassés de la charge et de l’obligation d’administrer les populations, les djihadistes vont retourner à la clandestinité, et recommencer l’insurrection : ce qu’ils savent le mieux faire…, prévient-il.

Ceux qui poseront problème sont les milliers d’Indonésiens, d’Algériens ou de Tunisiens… non identifiés, insiste encore Wassim Nasr.

Les djihadistes sont aujourd’hui écrasés mais la guerre contre l’EI en Irak représente un coût de plus de 200 milliards de $… La pression militaire ne pourra pas se maintenir éternellement. A ce titre l’Afghanistan représente un exemple : après 15 ans de lutte contre le terrorisme, les Taliban sont toujours là, présents dans toutes les provinces du pays…