Autres cieux... Chine : Liu Xiaobo, en liberté conditionnelle pour raisons de santéChine : Liu Xiaobo, en liberté conditionnelle pour raisons de santé
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Jeudi, 29 Juin 2017 11:06
Liu Xiaobo, 61 ans, dissident chinois et Prix Nobel
de la paix 2010, est incarcéré depuis 2009.
Ce 23 mai, ses médecins lui ont diagnostiqué un cancer du foie à un stade avancé, selon ses anciens avocats, qui ont appris la nouvelle par son frère. Joint par Maître Mo Shaoping, son ancien défenseur a confirmé ce 26 juin, auprès du journal Le Monde lundi que l’écrivain a été transféré dans un hôpital à Shenyang pour raisons médicales mais il a indiqué que sa peine n’a pas été commuée. Liu Xiaobo était emprisonné à Jinzhou, dans la même province.
Maître Shaoping pense que la direction de la prison et le gouvernement chinois ne laissera pas partir le dissident à l’étranger. Un Prix Nobel de la paix mort emprisonné ferait tache, surtout cette année où se prépare le XIXe congrès du parti, estime pour sa part Jean-Philippe Béja, sinologue français, proche de la famille…
Le plus célèbre des dissidents chinois souffre d’une santé fragile due à ses précédents séjours en prison et en camp. Incarcéré une première fois après la répression du mouvement démocratique de Tiananmen en 1989, il évita une condamnation en se livrant à une autocritique. Alors professeur de littérature, il avait tenté, au côté de 3 autres aînés, de trouver une issue pacifique à la crise en convainquant les étudiants de quitter pacifiquement la place, ce qu’ils firent. En 1996, il fit 3 ans de rééducation par le travail après avoir signé une pétition pour une nouvelle alliance entre le Parti communiste et le Kouomintang, le parti nationaliste qui s’était exilé sur l’île de Taïwan.
Le dissident avait été arrêté fin 2008 pour avoir participé quelques semaines plus tôt à la rédaction de la Charte 08, un manifeste qui appelait à la démocratisation de la Chine. En décembre 2009, il avait été condamné à 11 ans de prison pour incitation à la subversion de l’Etat, un chef d’accusation généralement utilisé par le pouvoir pour faire taire les voix critiques. 6 de ses textes, publiés en français dans l’ouvrage La Philosophie du porc et autres essais (Gallimard, Bleu de Chine, 2011), avaient été retenus par l’accusation.
Liu Xiaobo avait une hépatite chronique et ses avocats demandaient depuis longtemps sa libération pour raison médicale. Il y a des cas précédents de prisonniers politiques envoyés à l’étranger pour y recevoir des soins comme Wang Dan et Wei Jingsheng.
