Iran : Réélection d’Hassan Rohani avec 57 % des voix

Avec 57 % des voix, Hassan Rohani, le président iranien sortant, âgé de 68 ans, a largement été réélu pour 4 ans, dès le premier tour, a annoncé ce samedi 20 mai, le ministre de l'Intérieur.  Une victoire solide du camp des réformateurs et modérés.

Ebrahim Raisi, le candidat conservateur, obtient un peu plus de 38 %. Protégé de l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution, il a cependant réuni 15,8 millions des voix.

Après une campagne électorale plus difficile qu’en 2013, en raison du chômage et du faible pouvoir d’achat d’une grande partie des Iraniens, le camp modéré redoutait que les difficultés économiques ne détournent des urnes une partie des électeurs mais un taux de participation de 73 % a montré une forte mobilisation pour aller voter. D’après le ministère de l'Intérieur, plus de 40 millions d'électeurs iraniens se sont déplacés.

Il fallait parfois 2 ou 3 heures d’attente, selon Mariam Pirzadeh, correspondante de France 24, à Téhéran. Face à l'affluence, les bureaux de vote sont restés ouverts plus tard que prévu dans la soirée de vendredi. De nombreux jeunes étaient mobilisés dans la capitale.

Après l'annonce des résultats, Hassan Rohani a semblé défier ouvertement les juges conservateurs… Lors de son premier discours de réélection, le président a fait l'éloge de Mohammad Khatami, chef spirituel du camp réformiste et ancien président de 1997 à 2005. Citer ou évoquer son nom est, en effet interdit par la justice !

Même si les prérogatives du président au sein de la république islamique par le pouvoir du guide suprême, Hassan Rohani devrait ainsi pouvoir poursuivre sa politique d'ouverture internationale, entamée par l'accord nucléaire historique conclu avec les grandes puissances, en juillet 2015. La nation iranienne a choisi le chemin de l'interaction avec le monde, loin de la violence et de l'extrémisme, a déclaré Hassan Rohani, promettant d'être le président de tous les Iraniens.

En saluant la victoire du peuple iranien et du régime malgré les complots de ses ennemis, l'ayatollah Khamenei, décideur ultime pour les principaux sujets du pays, a demandé au président réélu d'avoir comme priorités les déshérités, les zones rurales et pauvres, ainsi que la lutte contre la corruption.