Turquie : une faible majorité pour Erdogan au referendum
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Jeudi, 20 Avril 2017 12:41
Recep Tayyip Erdogan aspirait un plébiscite mais c'est un résultat très serré qui est sorti des urnes ce dimanche 16 avril au soir…
Avec 51,35 %* des suffrages, le président turc a proclamé la victoire du Oui au référendum sur le renforcement de ses pouvoirs.
Il a salué une décision historique du peuple turc et appelé les pays étrangers à respecter le résultat du scrutin.
Mais l'opposition dénonce des fraudes et conteste déjà… Le CHP et le HDP (pro-kurde) ont fustigé des manipulations, notamment une mesure annoncée à la dernière minute par le Haut-Conseil électoral (YSK) considérant comme valides les bulletins ne comportant pas le tampon officiel du bureau de vote dans lequel ils ont été glissés dans l'urne. I
Ils ont prévenu qu’ils entendent faire appel du résultat…
Une victoire mais aussi une… défaite
Erdogan a perdu Istanbul, là où il est devenu maire en 1994 et où il a entamé ainsi sa carrière politique.
En dépit des sondages annonçant la victoire du Oui dans toute la Turquie, le Non l'a emporté à Istanbul, Ankara et Izmir, les 3 principales villes du pays.
Les régions du Sud-Est, en majorité de Kurdes, ont aussi massivement voté contre l'augmentation des prérogatives du chef de l'État.
Des partisans de l'AKP, venus assister au discours du Premier ministre Yildirim à Ankara, ont laissé éclater leur joie même s'ils s'attendaient à une plus large victoire du Oui. On attendait plus, mais je suis heureuse, une jeune femme avec un drapeau turc à la main. Ce résultat montre qu'une partie du pays a une mentalité européenne, l'autre partie ce sont des vrais Anatoliens, a renchéri un autre militant
Président jusqu'en 2029 ?
Si la victoire d’ Erdogan était officiellement confirmée, il disposerait non seulement de pouvoirs considérablement renforcés**, mais pourrait en théorie rester à la tête de l'État jusqu'en 2029. Le président a également évoqué un nouveau référendum sur le rétablissement de la peine capitale, une initiative qui sonnerait le glas du processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.
Le gouvernement présente cette révision constitutionnelle comme indispensable pour assurer la stabilité de la Turquie et lui permettre de faire face aux défis économiques et sécuritaires.
Erdogan est déjà accusé d'autoritarisme par ses détracteurs, surtout depuis tentative de putsch le 15 juillet.
47 000 personnes ont été arrêtées et plus de 100 000 limogées ou suspendues de leurs fonctions.
Le parti prokurde HDP a dû faire campagne avec ses 2 coprésidents et plusieurs de ses élus en prison. Ils sont tous accusés de liens avec les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
*après dépouillement des bulletins dans 99 % des urnes. Le YSK a précisé que le résultat définitif sera annoncé dans une dizaine de jours.
** Notamment par l'abolition du poste de Premier ministre au profit du président…