Bolivie : une sécheresse exceptionnelle a engendré l’Etat d’urgence

La Bolivie endure depuis plusieurs mois la pire sécheresse que le pays ait connue durant ces 25 dernières années. Le pays est en état d’urgence depuis le début de la semaine.

La capitale bolivienne se trouve au bord de la crise sanitaire mais 7 des 10 principales villes du pays sont également concernées.

A La Paz, depuis 2 semaines, environ 340 000 personnes se retrouvent sans eau ou subissent des coupures d’approvisionnement plusieurs fois par jour. Les 3 principaux réservoirs d’eau de la ville sont presque asséchés. Ajuan Khota le plus important, est à 1% de sa capacité… EPSAS, l'entreprise publique de distribution d'eau a averti que cela allait encore s'amplifier : l'eau ne devrait être distribuée que 3h/jour

En raison de la présence de sécheresse et d'un déficit hydrique dans différentes régions du pays. Nous avons adopté en Conseil des ministres un décret déclarant l’état national d’urgence, a annoncé le président Morales.

Declaramos emergencia nacional frente a la sequía. Alcaldes y gobernadores podrán emplear recursos para hacer frente al fenómeno climático.— Evo Morales Ayma (@evoespueblo) 21 novembre 2016

Cela permettra de mobiliser les moyens économiques pour répondre à un droit humain qu'est l'accès à l'eau, a-t-il expliqué, indiquant que l'année 2016 avait été la plus chaude des 100 dernières années. Il faut être préparé au pire. Je sens que le réchauffement climatique va continuer, a encore prévenu le président bolivien.

En effet, depuis les années 1970, les glaciers de Bolivie, source d’eau indispensable sont menacés, l’un d’entre eux a déjà disparu et 2 autres approvisionnant La Paz, ont tellement diminué qu’il devrait disparaître disparaitre d’ici 2030.

Des conflits menacent de dégénérer en affrontements, notamment entre des agriculteurs utilisant l'eau pour arroser leurs plantations et des mineurs. Alors que des manifestants, persuadés qu’une compagnie minière chinoise déviait l’eau pour ses activités, ont protesté devant l’ambassade de Chine, certains dénoncent également le déficit d’infrastructures du pays, la corruption de la compagnie des eaux et le manque d’anticipation du gouvernement : les barrages ne se sont pas vidés en quelques jours et personne n’a prévu les conséquences de la situation. Même Evo Morales a affirmé n’avoir pas été mis au courant