Syrie : 4 ans de guerre, plus de 215 000 morts

La contestation du régime de de Bachar Al assad  a commencé par des manifestations pacifiques le 15 mars 2011 à Deraa dans le sud de la Syrie.

Face à la répression brutale et sanglante, le conflit s'est militarisé face, jusqu'à devenir une guerre civile où s'affrontent les troupes loyales au régime, de multiples groupes rebelles, des forces kurdes ainsi 2 organisations djihadistes, dont l'État islamique (EI). Les conséquences humanitaires sont dramatiques.

La plus importante situation d'urgence de notre ère, selon l'ONU. Le quotidien des Syriens est fait de violences, de morts et de destructions La moitié des habitants du pays ont du fuir leur domicile. 7 millions de Syriens sont déplacés, 4 millions sont exilés à l'étranger, dont plus d'un million au Liban. Avec 25% de réfugiés, le pays voisin a d’ailleurs saturé et fermé ses frontières depuis.

La majorité de la population syrienne vit maintenant sans électricité : 83% des lumières ont disparues, la Syrie est plongée dans le noir !

Près de 60 % vit dans la pauvreté. Les infrastructures ont été décimées, entraînant des pénuries aiguës d'électricité, d'eau et de nourriture, notamment dans les zones assiégées par l'armée.


En quatre ans de guerre, nous avons comptabilisé 215 518 morts, 66 109 civils dont plus de 10 000 enfants et 13 000décès sous la torture, a affirmé l’OSDH en précisant que plus de 5 000 personnes sont mortes depuis début du mois février. Dénonçant le silence de la communauté internationale, ONG estime que l'impunité encourage le meurtrier à poursuivre ses crimes…

Le bilan* de l'OSDH du côté des combattants :

39 227 rebelles (y compris combattants kurdes syriens) ont péri dans la guerre.

Les groupes djihadistes (Front Al-Nosra et Etat islamique) ont perdu 26 834 de leurs hommes.

46 138 décès de soldats du régime, 30 662 miliciens des forces de défense nationale, 674 membres du Hezbollah chiite libanais et 2 727 miliciens chiites venus d'autres pays. L'OSDH a recensé 3 147 corps non identifiés. Plusieurs milliers de civils et de combattants des deux camps qui ont été enlevés.

Diplomatie au point mort

Des ONG internationales ont condamné récemment l'échec des gouvernements du monde à trouver une issue à la guerre en Syrie. Malgré l'indignation mondiale suscitée par l'utilisation présumée d'armes chimiques par le régime mi-2013 et l’augmentation constante du nombre des victimes, Bachar al-Assad reste plus que jamais accroché au pouvoir. L'incapacité de la communauté internationale à agir aurait renforcé l'assurance du président syrien, selon nombre d’experts…  L’armée consolide son contrôle sur la périphérie de Damas et Alep. Les derniers bastions rebelles sont satellisés et affaiblis par la les bombardements au barils d'explosifs.

La montée de l'EI, considéré actuellement comme l'organisation terroriste la plus dangereuse et la mieux financée au monde, a rendu les pays occidentaux moins véhéments pour réclamer le départ de Bachar Al Asad. Vaincre l’EI est le combat prioritaire américain, a indiqué John Kerry. Après 2 séries de négociations entre régime et opposition ont fini en fiasco, 2 émissaires spéciaux ont jeté l'éponge et un troisième tente depuis des semaines de faire appliquer un gel des combats à Alep. En vain. Des pourparlers entre émissaires de Damas et une partie de l'opposition syrienne sont prévus en avril à Moscou, allié indéfectible d'Assad.


*L’Observatoire syrien des Droits de l’homme est basé à Londres mais dispose d'un large réseau de sources en Syrie.

** certainement plus élevé, en raison du grand nombre de disparus dont on ignore le sort, notamment 20 000 personnes passées par les prisons du régime.