Thaïlande : l'armée instaure la loi martiale et se déploie à Bangkok

 Les affrontement anti et gouvernementales en Thaïlande occupant ministères et bâtiments publics ont semé le chaos depuis 6 mois causé la mort d'au moins 28 personnes, lors de tirs d'origine indéterminable.

Des extrémistes prônant la violence sont présents dans chaque camp et les deux parties s'accusent mutuellement d'avoir tué. La loi martiale a donc été instaurée ce mardi 20 mai : les soldats sont postés dans la capitale, notamment dans le secteur des hôtels et des chaînes de télévision. Des dizaines d'hommes et des véhicules se tiennent, prêt à intervenir, à proximité d'une manifestation pro-gouvernementale des chemises rouges, dans une banlieue de Bangkok où des points contrôles ont été installés.



Cette décision n'est pas un coup d'État, mais vise à restaurer la paix et l'ordre public, a assuré l'armée qui avait éjà prévenu jeudi dernier, lors de la mort de 3 nouveaux manifestants dans une attaque à la grenade, qu'elle entendait intervenir dans la crise politique. Il ne s'agit pas (encore) de faire cesser toute contestation par la force : l'armée a autorisé les manifestants des deux camps à rester sur leurs sites de rassemblement mais a prononcé la censure des médias dans l'intérêt de la sécurité nationale, lors d'une déclaration lue sur toutes les chaînes de télévision et de radio. Ainsi, 10 chaînes sont ainsi privées d'antenne, dont les très partisanes BlueSky (pro-opposition) et AsiaUpdate et UDD (pro-gouvernementales), au motif qu'elles risquaient de déformer l'information et aggraver le conflit.

Bangkok garde en mémoire les morts de 2010 lorsque, l'armée avait donné, sur ordre du gouvernement de l'époque, l'assaut contre les chemises rouges qui occupaient le centre de la capitale et Les inquiététudes des habitantssont légitimes. Le public ne doit pas paniquer et continuer à vivre sa vie normalement, conseillait cependant l'annonce télévisée de ce matin.

Le gouvernement intérimaire, en place depuis la destitution de la Première ministre Yingluck Shinawatra*, reste au pouvoir pour l'instant malgré l'opposition de chemises jaunes.

Rassemblés devant le siège du gouvernement, ils réclament la nomination d'un Premier ministre neutre et rejettent la tenue de législatives, suscitant le doute quant à leurs aspirations démocratiques. Nous sommes convaincus que l'invocation de la loi martiale va bénéficier à notre mouvement et servir notre cause, a affirmé Sathit Wongnongtoey, l'un des meneurs de l'opposition. Les chemises rouges, rassemblant la population rurale du nord et du nord-est du pays, ont dénoncer un risque de guerre civile si l'opposition s'obstinait à vouloir faire tomber le reste du gouvernement.



*accusée d'être la marionnette de son frère, Thaksin Shinawatra, destitué par un coup d'État en 2006 et aujourd'hui en exil.