Brésil : selon un sondage, les femmes provocantes méritent le viol !

Selon un récent sondage très sérieux de l'Institut d'enquête économique du gouvernement (IPEA), 65,1% des 3 810 Brésiliens (H& F!) interrogées pensent qu'une femme portant des vêtements provocants, (qui laissent voir son corps), mérite d'être violée (!?)… 58,5% insistent : si les femmes se comportaient mieux, il y aurait moins de viols !!!!!!????????

Heureusement, l'indignation a immédiatement suivi !

La publication de ce sondage, soutenant l'idée d'attribuer la responsabilité de violences sexuelles subies par les femmes, a provoqué la condamnations de multiples citoyens et activistes sur les réseaux sociaux. Le plus surprenant est qu'il est permis de se dévêtir pendant le carnaval mais pas dans la vie réelle, a protesté la journaliste Nana Queiroz, soulignant le paradoxe brésilien : un pays où le culte de la sensualité et du corps se heurte au catholicisme conservateur dominant.

Nana Queiroz a convoqué sur Facebook, une manifestation en ligne, appelant les femmes à publier des images d'elles en petite tenue avec ce slogan : Je ne mérite pas d'être violée ! Plus 20 000 personnes ont aussitôt mis leurs photos en ligne…

#EuNãoMereçoSerEstuprada: brasileiras protestam com topless coletivo no Facebook :http://www.brasilpost.com.br/2014/03/28/protesto-estupro-facebook_n_5052599.html?utm_hp_ref=brazil

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Autres Exemples ici

La présidente Dilma Rousseff, elle-même, a joint sa colère à celle des militants. L'étude démontre que la société brésilienne a beaucoup de progrès à faire, estime-elle en publiant ce message sur Twitter : Le gouvernement et la société doivent travailler ensemble contre la violence contre les femmes !


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En août 2013, la présidente a promulgué une loi visant à protéger les victimes de violences sexuelles. Le texte est fustigé par l'Église catholique qui redoute qu'il ouvre ainsi la voie à une légalisation de l'avortement.. Actuellement, l'interruption volontaire de grossesse est autorisée uniquement en cas de viol ou lorsque la vie de la mère est en danger. La question demeure très sensible au Brésil, 1er pays catholique du monde (123 millions d'âmes). Pendant la campagne des présidentielle de 2010, Dilma Rousseff avait du céder aux pressions religieuses en s'engageant par écrit à ne pas dépénaliser l'avortement, décevant ainsi les féministes et une partie de la gauche.