Egypte : Moubarak libre et Morsi en prison
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Jeudi, 22 Août 2013 16:58
La libération de Moubarak intervient dans le contexte de la sanglante répression de l'armée qui a fait 800 morts en une semaine, presque autant que pendant la chute de Moubarak il y a 2 ans.
L'état d'urgence a été décrété dans toute l'Égypte depuis le 14 août, où les affrontements* entre les partisans du président Morsi et les militaires avaient tué 278 personnes. Un couvre-feu a été instauré dans plusieurs grandes villes,dont Le Caire et Alexandrie. Nommé à la vice-présidence le 9 juillet 2013, après la destitution de Mohamed Morsi par les militaires, Mohamed El-Baradei, lauréat du prix Nobel de la paix, avait alors démissionné.
Mercredi 21 août, le tribunal a accepté la libération conditionnelle d'Hosni Moubarak.
Légalement, cette décision se justifie par le dépassement de la période maximale de deux ans en détention préventive. L’ancien raïs pourrait donc être libéré dès aujourd'hui mais devra se présenter au tribunal car l'accusation de violences meurtrières à l'encontre des manifestants pendant la révolution de 2011 est toujours retenue contre lui.
L’armée peut compter sur le soutien du mouvement Tamarrod, à l’origine de la contestation anti-Morsi, qui est opposé à la libération d'Hosni Moubarak mais en rejette la faute sur Mohamed Morsi qui, selon lui, n’a pas réussi à mettre en place une justice transitionnelle. En revanche, pour de nombreux révolutionnaires, la libération de Moubarak est tout simplement un signe de la contre-révolution. Selon France 24 sur place, cet événement devrait accentuer les divisions entre les différents courants et de nouvelles manifestations, en particulier contre l’armée, ne manqueront pas d'avoir lieu au mépris de toutes les interdictions et des mesures de répression…
La nouvelle audience doit avoir lieu dès dimanche. Le Guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie est détenu dans la même prison de Tora au Caire. Il doit être jugé également ce jour-là, concernant l’incitation au meurtre de manifestants anti-Morsi. Le président déchu Mohamed Morsi est, lui, détenu au secret depuis le 3 juillet.
*Dispersion meurtrière par la police et l'armée des campements installés sur les deux places principales du Caire depuis six semaines.
