Neil Young à Paris Bercy : Live report 6 juin 2013

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S'il y a une personne, dans le milieu de la musique, qui mérite un respect absolu, c'est bien Neil Young. Chantre du folk, du rock et défricheur insatiable, le vieux loup reste une référence indiscutable. Le genre d'artiste capable de pondre des chefs-d’œuvre intouchables (Harvest Moon, Ragged Glory, Rust Never Sleep, Mirror Ball), mais aussi propre à accoucher de ratages fascinants (Greendale, Are you passionate ?, Trans, Re-Ac-Tor). Neil Young est juste un musicien humain, loin d'être parfait... C'est là que se trouve sa grande force.

Jamais aussi fort qu'avec son groupe, Crazy Horse, le loner s'est décidé à reprendre les armes pour défendre son dernier album, l'excellent Psychedelic Pill.

Après une excellente prestation des chicanos de Los Lobos (la reprise de La Bamba, souvenez-vous) et une Marseillaise tonitruante que Neil Young, Franck  Poncho  Sampedro, Ralph Molina et Billy Talbot prennent les armes pour montrer à ce Bercy, complet, ce que le Rock doit être.



Chapeau rivé sur la tête et faciès des mauvais jours (Fuckin'up , tout est dit), Neil et ses compagnons entament un set riche et varié qui emmènera le public dans un délicieux voyage.

Rock jusque dans les tréfonds de sa musique, le quartet nous prouve que l'âge n'a pas de prise sur son esprit frondeur. Crazy Horse, musicalement au top, est capable de balancer un mur du son noisy, que n'aurait pas renié un Sonic Youth, pour ensuite enchaîner sur un  Heart of Gold  acoustique, joué en solo par le patron.





Mais le plus surprenant, c'est cette capacité à sonner actuel et moderne. Neil ne fait pas dans la nostalgie accentuée (ce que pas mal de dinosaures de la musique exploitent à outrance) et regarde constamment devant lui. Il reste encore quelques années à ce vieux sage pour continuer de tracer son chemin, explorer quelques pistes sonores inédites et nous apporter encore de belles choses. C'est tout ce que l'on souhaite.

Neil Young & Crazy Horse nous ont offert deux heures et quinze minutes de bonheur ! Et même si Hurricane n'a pas été joué, une seule conclusion s'impose : Respect, Neil !