Justice : la colère des magistrats

Les magistrats ne sont pas Macgyver !

Clairement mis en cause dans le meurtre de Lætitia Perrais par Nicolas Sarkozy exigeant des sanctions, les magistrats ripostent et suspendent les audiences jusqu'au 10 février, jour de mobilisation nationale. Ils entendent dénoncer le manque de moyens de la Justice.

Les chiffres sont parlants : à Nantes, par exemple, il n'y a que 3 juges et 17 agents de probation pour 3 300 détenus. Assurer un suivi judiciaire efficace dans ces conditions, c'est mission impossible. Le garde des Sceaux essaie de temporiser les propos du Président : Il a parlé de dysfonctionnements, exprimant le sentiment des Français face à un drame plutôt que l'incompétence des magistrats dans sa globalité.

Mais le ton monte et la révolte, partie de Nantes s'étend : Je pense qu'il est largement temps d'appliquer à Nicolas Sarkozy la peine plancher, puisqu'il faut être très dur envers les multirécidivistes, a suggéré le haut magistrat, Marc Trévidic, sur France Info. Le juge Marc Trévidic, exerce actuellement au Tribunal de grande instance de Paris au pôle antiterrorisme.  Il est aussi président de l'Association française des magistrats instructeurs (AFMI). Il reproche au Président de la République de constamment critiquer la Justice, d'avoir fait voter de multiples lois sur la récidive, sans déployer les moyens de les appliquer.

Plusieurs syndicats de policiers menacent de joindre leur colère à celle des magistrats.