Père Pedro : la pauvreté ne tombe pas du ciel !

A près de 70 ans, le Père Pedro Opeka, 3 nominations au Prix Nobel de la Paix, parcourt la France et Belgique du 1er au 24 juin, sur le thème : Lutter contre la pauvreté et la vaincre, c’est possible, avec vous ! 

Invité dans les médias, ce héros de la trempe de l’abbé Pierre interpelle les consciences des grandes puissances occidentales fort de sa longue expérience dans l’un des pays les plus pauvres du monde, oublié des bienfaits de la mondialisation :

Cela fait 47 ans que je suis à Madagascar. Je pense que j'ai un petit droit d'élever la voix, dit-il en rappelant qu’on ne se rend pas compte de l'envergure de la pauvreté. Avec Pierre Lunel, Il vient de publier Insurgez-vous !

Le livre témoigne de son action à Madagascar mais traite aussi de questions universelles tels que l’école pour tous, la question des réfugiés, la guerre sainte et la mort, la décadence des politiques, la place de femmes, la démocratie,…

On ne peut pas rester sans rien faire… alors il faut s'insurger ! La pauvreté n’est pas une fatalité… Je vous parle d'un combat de tous les jours, des enfants qui ont faim, de gens qui meurent de maladies que l'on peut soigner. Je suis là pour donner espoir et envie de lutter.

Venu d'Argentine, ce prêtre de la congrégation de la Mission a été envoyé à Madagascar en 1975. Pendant 14 ans, il y a été curé de paroisse. En 1989, il a rencontré les habitants de la décharge de la capitale. Le Père Pedro s'est alors engagé aux côtés de ces familles qui vivent dans les ordures. Son objectif est les aider à en sortir et à reconstruire leur vie. Il fonde l'association Akamasoa qui va aider 500 000 Malgaches.

Un toit, un travail et de l'éducation

25 ans plus tard, des milliers de familles ont quitté l’enfer des immondices et ont bâti de nouveaux villages, construit des 4 000 maisons, des écoles, des dispensaires mais aussi implanté des lieux de travail. 25 000 personnes y habitent.

Début mars 2017, le cyclone Enawo, a de nouveau frappé le centre et l’Est de l’île de Madagascar. Il a fait beaucoup de dégâts, rapporte le Père Pedro. Dans mon village, 200 familles ont tout perdu à cause de la montée des eaux. Mais le prêtre ce n'est pas en colère contre la nature mais envers les hommes qui dirigent le pays :

La pauvreté ne tombe pas du ciel, elle est produite par les humains !