Espagne : Une femme expulsée s’est jetée par la fenêtre

Vendredi matin, à Barakaldo, (banlieue de Bilbao) pendant que les huissiers chargés de procéder à son expulsion montaient les quatre étages, Amaya Egana,  53 ans s’est défenestrée. L’ancienne élue socialiste était incapable de rembourser l’emprunt immobilier de son appartement. Les secours n’ont pu que constater qu’elle étaient morte sur le coup. Son acte désespéré a légitimement révolté les Espagnols : un mort de trop ! Depuis le 15 octobre, ce suicide est le troisième à avoir les mêmes causes. Il y a moins de quinze jours, un homme expulsé s’était déjà donné la mort…Les propriétaires qui ne peuvent plus payer leurs crédits sont privés de leur logement mais restent tenus de régler leurs traites. Presque 500 familles par jour sont expulsées en Espagne où le chômage touche plus de 25% de la population. Depuis la crise de 2008, 350 000 propriétaires surendettés ont du quitter leur domicile…

Des centaines de personnes ont manifesté à Barakaldo avec d’autres familles menacées au cri de Banquiers Assassins. Il faut qu’ils arrêtent de sauver les banques et qu’ils.commencent à sauver les gens ! s’indignait un manifestant. Des dizaines d’Espagnols ont installés un campement devant le siège de Bankia à Madrid pour réclamer l’annulation de leur dette. Stop Desahucios ! (Halte aux expulsions !) une association soutient les personnes concernées. Maria Uriarte, responsable du mouvement contre les expulsions au Pays Basque, en colère, fustige au micro d'Europe 1, les banques directement responsables de tout cela. Les pouvoir publics doivent agir immédiatement ! Combien de vies la banque va-t-elle encore prendre ?

En attendant une éventuelle modification de la législation, Kutxabank a pris samedi la décision exceptionnelle de suspendre les expulsions de propriétaires insolvables. De son côté, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, semble en faveur d’un moratoire : J'espère que nous pourrons parler dès lundi de l’arrêt temporaire des expulsions, a-t-il declaré.