RDC : 2 responsables de la prévention Ebola assassinés. 1 décès à Goma

En République démocratique du Congo, 2 agents de prévention contre l'épidémie Ebola ont été tués.

Ils ont été assassinés dans la nuit du 13 juillet, à leur domicile entre Beni et Butembo.

Selon plusieurs sources, les assaillants seraient des voisins jalousant leur emploi…

Il s'agit d'un chef de rue et d'une femme du quartier. Il y a quelques semaines elle avait échappé une première fois à ses agresseurs en leur donnant de l’argent.

Tous les 2 faisaient l'objet de menaces depuis décembre 2018, a indiqué le ministère de la Santé. Un épidémiologiste camerounais avait déjà été tué ce 20 avril dans l'attaque d'un hôpital à Butembo où 2 centres de traitement d'Ebola avaient été également assaillis.


Dans le Nord-Kivu, la maladie a fait 1 561 décès confirmés et 94 probables depuis le 1er août 2018. Mais 694 personnes guéries et 160 239 personnes vaccinées, souligne le bulletin du ministère.

L'actuelle épidémie dans l'est de la RDC est la 2e plus importante après celle de 2013-2014 où sont mortes 11 000 personnes en Guinée, Liberia et Sierra Leone.

En raison de la méfiance de la population, les autorités de santé du pays ainsi que l’OMS ont décidé d'impliquer davantage les habitants et leurs représentants pour lutter contre l'épidémie.

Depuis novembre 2018, des émissaires sont chargés d’enseigner des mesures de prévention, de convaincre sur la vaccination et de la nécessité d’une hospitalisation en cas de maladie déclarée.

En cas de décès, ils enterrements préconisent des enterrements dignes et sécurisés afin d’éviter les contacts avec les fluides contagieux du défunt.

Un premier cas d’Ebola avéré a été recensé ce 14 juillet à Goma. Cette ville d’un million d'habitants est la plus touchée par la fièvre hémoragique depuis le début de l'épidémie en République démocratique du Congo. Le malade est un pasteur chrétien. Il est arrivé par bus, avec 18 autres passagers et le chauffeur, en provenance de Butembo, l'un des principaux foyers de la maladie. Il a effectué un court séjour dans cette ville située à 200-300 km au nord de Goma et il aurait été contaminé en touchant les mains de fidèles atteints du virus. Les autorités appellent à garder son calme.

A son arrivée à Goma Le pasteur a été immédiatement transféré au centre de traitement.

au centre de traitemet. En raison de la rapidité avec laquelle le patient a été identifié, ainsi que tous les passagers du bus, le risque de propagation reste faible, estime le ministère de la Santé. La vaccination de ces voyageurs commencera dès ce lundi, ajoute le communiqué, qui se veut rassurant.

Le gouverneur du Nord-Kivu se félicite que ce cas isolé ait été rapidement détecté. Mais le pasteur malade est finalement décédé lors de son transfert vers l'agglomération de Butembo, a-t-on appris ce 16 juillet.

Médecins Sans Frontières qualifie la situation de préoccupante et OMS alerte sur une évolution très inquiétante. 

La RDC est le cœur battant de l’Afrique, un territoire béni des Dieux qui pourrait être dans les 10 premières puissances mondiales, estime Audrey Pulvar. Pourtant, le pays se retrouve parmi les pires endroits de la planète… où essayer de vivre.


Défiance et de rumeurs envers les équipes chargées de la lutte anti Ebola

Est-ce un virus destiné à servir d’arme biologique et fabriqué en laboratoire ?

La maladie tient son nom de la rivière Ebola, dans le nord de la RDC. C’est là que le virus a été repéré pour la première fois en 1976. Le réservoir quasiment confirmé est une chauve-souris frugivore qui vit au fin fond de la forêt tropicale, explique à France 24, le Docteur Sylvain Baize, responsable de l'unité de Biologie des infections virales émergentes à l'Institut Pasteur.

C’est pourquoi Ebola se développe principalement en Afrique, son continent d’origine et où les infrastructures de santé sont moins développées. Mais il existe des laboratoires placés sous haute sécurité où des scientifiques étudient le virus afin de mieux le comprendre.

Selon les données disponibles, la chauve-souris frugivore contamine ensuite animaux chimpanzés, gorilles, singes, les antilopes des bois ou porcs-épics vivant en brousse.

Une fois infectés, ces animaux sauvages, morts ou vivants, sont susceptibles de contaminer les humains par contact, notamment lors du dépeçage de la viande de brousse. Son transport, des forêts vers les marchés pour la commercialisation favorise également la propagation du virus. En revanche, les scientifiques, que la consommation de cette viande de brousse ne comporte pas de risque si elle est bien cuite. 

Entre les humains, Ebola se transmet par le sang, les fluides ou sécrétions biologiques (selles, urine, salive, sperme lors de contacts directs ou indirects, via des matériaux contaminés (linge de lit, vêtements...). Selon l’OMS, il arrive ainsi que des agents de santé soient infectés en traitant des malades ou par le corps d’une personne décédée.

MSF estime que la possibilité qu’un patient malade d’Ebola arrive dans un pays européen existe, même si elle est très faible. En 2014, lors de l’épidémie meurtrière qui avait frappé l’Afrique de l’Ouest, 13 cas d’Ebola avaient été répertoriés en Europe et aux États-Unis. Mais une infirmière française contaminée au Libéria avait pu être guérie après avoir été traitée à l’hôpital de Saint-Mandé (94).

Selon une enquête du Monde, les Soviétiques s’intéressaient déjà au virus dans les années 1970 avec l’espoir de l’utiliser comme arme mais n’ont pas réussi… L’Usamriid, une division de l’armée américaine spécialisée dans les recherches sur les maladies infectieuses, a aussi mené des recherches sur Ebola, notamment pour savoir comment s’en prémunir. 
De son côté, l’armée française doit ouvrir d'ici à fin 2019 un laboratoire spécialisé pour se préparer aux menaces de virus émergents comme Ebola. Les militaires ne s’inquiètent surtout d’une utilisation à des fins terroristes.

C’est possible mais peu probable ! estime l’épidémiologiste Sylvain Baize. La personne devrait se contaminer elle-même avant de transmettre le virus… Même pour les miliciens du Nord-Kivu, je ne vois pas l’intérêt de choisir Ebola. Une kalachnikov est plus efficace, et ils savent mieux s’en servir.

Selon lui, d’autres maladies, plus contagieuses qu’Ebola et se transmettant par les airs sont bien plus susceptibles d’être utilisées comme armes…`