RDC : Félix Tshisekedi a été donné vainqueur de la présidentielle par la Céni
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Jeudi, 10 Janvier 2019 17:27
Félix Tshisekedi a été donné vainqueur de la présidentielle par la Commission électorale congolaise (Céni) dans la nuit du 9 au 10 janvier.
Il est le fils du défunt opposant Étienne Tshisekedi et s’est forgé à l’ombre de son père.
Je n’ai absolument pas l’intention ni l’ambition de me mesurer à ce qu’il a été, mais mon rêve c’est de continuer son œuvre, avait-il déclaré alors qu’il n’était encore que le candidat de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti d’opposition fondé par son père. Étienne Tshisekedi, opposant historique, décédé le 1er février 2017 à Bruxelles a créé cette machine de guerre électorale pendant le règne du maréchal Mobutu Sese Seko dans les années 1980.
Un héritage aussi lourd que prestigieux … et à double tranchant
Étienne Tshisekedi n’est plus là. Mais il nous a formés et maintenant nous sommes des millions à suivre ce combat, de la même manière qu’il le faisait, affirmait Félix en avril 2018 au micro de RFI. Je ne pense pas qu’il y ait des personnes indispensables, providentielles. Je crois que dans un combat, c’est tout un peuple qui s’engage, insistait-il.
L’élection est déjà contestée et elle doit être encore être validée.
Martin Fayulu, le candidat soutenu par les principaux rivaux de Kabila, accuse le clan Tshisekedi de putsch électoral. Les résultats n'ont rien à voir avec la vérité des urnes, a-t-il affirmé à RFI avant d’appeler les observateurs du scrutin à en publier les vrais résultats.
À Paris, Jean-Yves Le Drian, s'appuyant sur les observations de la Conférence épiscopale qui avait déployé 40 000 scrutateurs, a estimé que les résultats annoncés par la Céni ne semblaient pas conformes aux résultats que l'on a pu constater…
Mais si la Cour constitutionnelle venait confirmer d’ici le 15 janvier l’annonce de al Céni, Félix Tshisekedi aura accédé au pouvoir dans le cadre de la première alternance démocratique de l'histoire du pays. Il serait ainsi le premier homme politique congolais à passer de l’opposition à la présidence avec la légitimité des urnes.
La surprise Fatshi, (surnom donné par ses partisans) Tshisekedi
Né en juin 1963, Marié, père de 5 enfants, il n'est pas le portrait craché du Sphynx de Limete, surnom du paternel. Étienne était têtu et fier. Félix est plus diplomate, plus conciliant, plus à l'écoute des autres, témoigne un spécialiste de l'opposition congolaise.
Félix-Antoine est le 3e d'une famille de 5 enfants. À l'âge de 19 ans, il suit son père relégué par Mobutu dans son village du Kasaï. À 22 ans, Fatshi, sa mère et ses frères s’exilent en Belgique. À Bruxelles, le jeune homme se bat contre des proches de Mobutu et même des policiers belges à l'aéroport, lorsque son père est empêché de rentrer à Kinshasa… Félix gravit tous les échelons de l'UDPS. Il est élu député national à Mbuji-Mayi en 2011. Loyauté envers le parti de son père, il refuse de siéger à l'Assemblée nationale pour protester contre la réélection contestée de Joseph Kabila. Depuis, Félix Tshisekedi mettra en avant la volonté de la base militante de l’UPDS pour justifier ses décisions. Fin 2016, il est à la tête des négociations majorité-opposition sous l'égide de l'Église catholique, qui débouchera sur l'accord de la Saint-Sylvestre, reportant les élections. Fatshi aurait alors refusé un poste de Premier ministre, tandis que le président Joseph Kabila se maintenait au pouvoir au-delà de la fin de son 2e et dernier mandat. En 2017. Felix Tshisekedi ne participera pas aux violentes manifestations anti-Kabila Pour ne pas s’accaparer le mouvement, répondra-t-il à ses détracteurs. Même les partisans s’interrogent : Le fils a-t-il vraiment la stature du chef A l’approche la présidentielle de 2018, Félix Tshisekedi fait encore l’objet de vives critiques, mettant en doute la validité de son diplôme de marketing et communication obtenu en Belgique. D’autres lui reprochent de n'avoir jamais exercé une fonction de responsabilité ou de gestion. En novembre dernier, il rompt, avec Vital Kamerhe, l’accord signé avec 5 autres partis pour soutenir la candidature unique de Martin Fayulu. Il est alors accusé de saper l'unité de l'opposition. Fatshi affirme qu'il n’a fait qu'écouter la base qui ne voulait pas de l’accord.
Félix Tshisekedi s’attelle à donner l’image d’un responsable politique mesuré. Aujourd'hui, nous ne devons plus le considérer comme un adversaire mais plutôt comme un partenaire de l'alternance démocratique dans notre pays, t-il déclaré a propos de Kabila lorsque Céni l’a proclamé vainqueur. Cette main tendue satisfera-t-elle la base ?