Barcelone : après le SI ! du referundum, la Catalogne en grève pour son autodétermination
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- Catégorie : Actualité internationale
- Publié le Mardi, 03 Octobre 2017 16:51
Avec la tenue ce dimanche 1er octobre d’un Referendum sur l'indépendance de la Catalogne les indépendantistes ont tenu bon mais ils refusent de crier victoire et dénoncent une stratégie de la répression.
Les dirigeants de la province où vivent 16 % des Espagnols, ont annoncé qu'ils envisageaient sérieusement de déclarer l'indépendance une fois la victoire du Oui confirmée.
Les bulletins pour représentent plus de 90 % mais la participation n'a été que de 42,3 %…
2 262 424 électeurs ont quand même participé à ce scrutin, jugé illégal et donc interdit par Madrid, et ce malgré une répression policière d’une violence sans précédent. Une femme est sortie le visage ensanglanté d’un bureau de vote.
Une autre, plus âgée en a été expulsée, par 3 agents de la police nationale… Ces images témoignent des interventions des forces de l'ordre… L'opinion publique catalane est d’autant plus scandalisée que le vote s’est déroulé dans le calme tout au long de la journée.
On a montré le visage d’un peuple uni et pacifique, estime un électeur de 30 ans, qui a campé devant l’école Cervantes de Barcelone pour empêcher la police de saisir les urnes de ce bureau où 86 % des électeurs ont voté SI.
Mais ce vote s’est fait dans la douleur, avec ces blessés qui n’ont pas pu voter et qui sont encore à l’hôpital, déplore une électrice de 48 ans. C’est ça l’Espagne ? Ce n'est pas la démocratie ! On ne veut pas de ça !, s’indigne-t-elle fustigeant les matraques utilisées par la police nationale pour détruire des urnes. Ils ont même utilisé des balles en caoutchouc, alors que c’est interdit ici en Catalogne, surenchérit sa sœur qui dénonce des méthodes des dignes de l’époque franquiste. Pourquoi le gouvernement utilise-t-il la force alors que ce référendum ne compte soi-disant pas pour lui ?, s’interroge-t-elles
Jusque là, Ada Colau, maire de Barcelone, n’avait pas pris position mais elle a condamné l’usage de la force et appelé Mariano Rajoy à la démission…
De son côté, Miguel Urban, eurodéputé et porte-parole de Podemos en Europe, a jugé le gouvernement irresponsable de défendre la démocratie à coups de bâtons. Nous devons nous unir pour mettre Rajoy dehors, a-t-il ajouté.
Du FC Barcelone à la Sagrada Familia, du port de la ville aux universités et transports, et même les pompiers tant félicités après les attentats du 17 août à Barcelone du 18 août à Cambrils, la Catalogne est en grève ce mardi 3 octobre pour protester et défendre les droits de ses citoyens. Je suis convaincu que cette grève sera très suivie, a annoncé Carles Puigdemont, président de la région, engagé dans un bras de fer avec le gouvernement de Mariano Rajoy et qui a appelé dès lundi à une médiation internationale de la part de l’Union européenne : On espère que l'UE va comprendre qu'on est le camp de la démocratie, a-t-il déclaré, estimant la Catalogne avait gagné le droit de devenir un État.
Des observateurs issus des 27 pays, déployés dans les bureaux de vote, ont affirmé que les dérapages policiers sont des atteintes aux droits fondamentaux.
L'agitation sociale a grandi après des arrestations et perquisitions. Les associations indépendantistes avaient promis une mobilisation permanente de la société contre ce manque de respect et ces humiliations. Sourd à ces critiques, le gouvernement conservateur dénonce une manipulation des masses.
L’Espagne est ainsi en train de vivre sa crise politique la plus grave depuis le rétablissement de la démocratie en 1977.