Migrants Tunisiens : Le Train de la Dignité bloqué à Vintimille

Des responsables français et italiens d'associations avaient prévu d'embarquer avec une soixantaine d'immigrés tunisiens à bord du train partant à la mi-journée de Vintimille pour Marseille afin de réclamer l'ouverture des frontières et le droit d'asile pour tous.  Une manifestation baptisée Train de la dignité.
Pour l'empêcher, la France a décidé de bloquer tous convois en provenance de Vintimille, la frontière italienne. Le ministère de l'Intérieur a assuré prendre ainsi une mesure provisoire en raison de cette manifestation qui n'était pas autorisée.

Mais les chemins de fer italiens ont déploré que la France ait empêché TOUS les trains de passer de Vintimille à Menton. Le trafic, interrompu dès la fin de matinée dimanche à la demande du préfet des Alpes-Maritimes, a finalement repris en début de soirée.

C'est un abus de pouvoir, a dénoncé Théresa Maffeis, de l'Association pour la démocratie à Nice et membre du comité Welcome. Une centaine de personnes, italiens, français ainsi que les migrants, ont manifesté devant la gare de Vintimille aux cris de liberté assortis de slogans hostiles à la France avant d'aller marcher sur les voies et d'être bloqués par les forces de l'ordre. Ils ont déploré que Menton, limitrophe de Vintimille, soit en état de siège et se sont dit prêts à défier les blocages gouvernementaux dès lundi et rappeler qu'aucun être humain n'est illégal.
Selon les organisateurs, les immigrants qui devaient participer au Train de la Dignité sont titulaires d'un titre de séjour permettant leur libre circulation dans l'espace Schengen.
L'Italie exige des explications car ces mesures paraissent illégitimes en regard des principes européens. Après un afflux massif de plus de 20 000 Tunisiens depuis janvier sur la petite île de Lampedusa, le gouvernement italien a accordé début avril des permis pour permettre  aux migrants de rejoindre leurs parents ou amis, en France ou dans d'autres pays d'Europe.
La France a vivement réagi, affirmant qu'elle ne laisserait passer que les immigrés disposant non seulement du permis de séjour mais également de ressources suffisantes et d'un passeport. L.A