Iran : les législatives confortent le président Rohani

D’après les premiers résultats des élections législatives iraniennes, les alliés du président Hassan Rohani ont fortement progressé.

Le taux de participation a été d'environ 60 %. Une percée remarquable à Téhéran où ils ont obtenus la totalité des 30 sièges détenus jusqu'alors en majorité par les conservateurs.

Sur un total de 290 sièges que compte le Parlement iranien, même si les conservateurs restent majoritaires, les réformateurs sont assurés d'avoir triplé leur nombre : 89 sièges au lieu de 30 jusqu'à présent.

Religieux modéré, Rohani misait sur l'accord nucléaire et sur les investissements étrangers, pour rallier un

maximum de députés favorables à sa politique. Il entend mettre en place une série de réformes économiques et sociales avant la fin 2017, le terme de son premier mandat de 4 ans. Les électeurs ont créé une nouvelle atmosphère, a affirmé le président Rohani sur tweeter.

Le progrès du pays est l'objectif principal et le prochain Parlement aura de lourdes charges, a estimé de son côté le guide suprême Ali Khamenei, dans un message lu à la télévision, mettant en garde contre un progrès superficiel sans indépendance ni intégrité nationale.

Pour l’instant les conservateurs ont obtenus 86 sièges. Ils nourrissent une grande méfiance à l'égard des puissances occidentales et mettent régulièrement en garde contre leur infiltration politique, économique et culturelle sur le territoire iranien.

Un certain nombre d‘entre eux avait d’ailleurs fait campagne contre l'accord nucléaire conclu en juillet 2015 entre les grandes puissances et l'Iran. Entré en vigueur mi-janvier, il entraîne la levée de la plupart des sanctions économiques internationales qui asphyxiaient l'économie du pays.

10 candidats indépendants et inclassables ont également été élus. Une soixantaine d'autres résultats devraient être connus d'ici mardi. Pour 51 sièges aucun candidat n'a récolté suffisamment de voix pour être élu, un second tour est nécessaire et devrait être organisé en avril-mai.

L'élection pour le renouvellement de l'Assemblée des experts a eu lieu en même temps que les législatives. Composée de 88 religieux élus pour 8 ans, cette chambre est chargée de nommer le Guide suprême iranien. Elle pourrait être amenée à jouer un rôle déterminant durant son mandat puisque le guide actuel, Ali Khamenei, est âgé de 76 ans.

Selon des résultats partiels portant sur la presque totalité des bulletins dépouillés, le président Rohani et son allié Akbar Hachemi Rafsandjani, ancien président de la République islamique ont été élus. Cette percée est d'autant plus remarquable que la plupart des grandes figures du camp réformateur avaient été écartées par le droit de veto du Conseil des gardiens de la Constitution sur les candidatures.

En revanche, les ayatollahs Mohammad Yazdi (actuel chef de l'Assemblée des experts) et Mohammad Taghi Mesbah Yazdi, ne seraient pas en position d'être réélus. Ces 2 religieux conservateurs sont connus pour leur hostilité envers Rohani et ses alliés. Ces résultats confirment une réaction contre les radicaux, a estimé un analyste iranien indépendant.

Personne ne peut résister à la volonté de la majorité du peuple et ceux dont il ne veut pas doivent se retirer ! a insisté Hachemi Rafsandajani, l’ancien président iranien, sur Twitter.