Grèce : Syriza remporte les législatives

Syriza, parti de gauche radicale anti-austérité, a obtenu 36,3% des voix aux élections législatives en Grèce et devancé de 8,5 points le parti conservateur au pouvoir, Nouvelle Démocratie.

Le ras le bol exprimé ainsi dans les suffrages était attendu. Il traduit l'exaspération des Grecs face à l'austérité et à ses conséquences économiques.

La victoire de Syriza a été saluée par une explosion de joie au kiosque de la formation politique, en plein centre d'Athènes. Cela semble être une victoire historique et c'est un message qui n'affecte pas seulement les Grecs mais qui résonne dans toute l'Europe et apporte un soulagement, a déclaré Panos Skourletis, le porte-parole.

Antonis Samaras, le Premier ministre sortant, a reconnu sa défaite.  En lui succédant, Alexis Tsipras, 40 ans, devient le plus jeune élu à accéder à ce poste depuis 150 ans.

François Hollande a été parmi les premiers à le féliciter, lui faisant part de sa volonté de poursuivre l'étroite coopération entre nos deux pays, au service de la croissance et de la stabilité de la zone euro, dans l'esprit de progrès, de solidarité et de responsabilité qui est au cœur des valeurs européennes que nous partageons…

A Londres, en revanche, David Cameron, s'est inquiété des résultats d'une élection grecque qui selon lui accroîtra l'incertitude économique en Europe.

Avec une projection de 149 sièges sur les 300 du Parlement, Syriza n’obtient pas la majorité absolue au parlement grec. Les deux partis avec lesquels une alliance serait possible sont si différents qu’ils ont déjà prévenu qu'ils refuseraient d‘intégrer un gouvernement dont l'autre fait partie : les pro-européens de centre gauche Potami et les Grecs indépendants, nationalistes, Aube Dorée, parti neo-nazi dont 7 députés sur 16 sont en prison.

Le Pasok, parti socialiste pilier de la vie politique grecque durant quarante ans, pourrait essuyer une grave défaite avec seulement 4 et 6% des votes, mais tout de même a au-dessus du seuil des 3% permettant d'obtenir des députés.

La Grèce et son nouveau gouvernement devront composer avec une dette record de 322 milliards d'euros (en 2014), soit plus de 177% du PIB grec, en attendant des renégociations acquises, un rééchelonnement quasi certain et, éventuellement un défaut partiel.

Plus d'un Grec sur quatre est au chômage. Le taux dépasse 50% chez les moins de 25 ans.  C’est le niveau d'emploi le plus faible depuis les années 80. Malgré un léger mieux ces 2 dernières années, la dette souveraine s'envole à cause de l'austérité. Depuis 2009, le PIB de la Grèce (les richesses produites chaque année dans le pays) s'est littéralement effondré : il est à son niveau de 2004 soit 11 ans de croissance perdues en 6 ans, rendant la charge de la dette encore plus insoutenable.