Nigeria : Plus de 100 personnes massacrées par Boko Aram

106 personnes, dont une femme âgée ont été tuées samedi à Izghe par des agresseurs soupçonnés d'appartenir à Boko Haram, a informé le sénateur Ndume représentant de l'Etat de Borno 60 morts ont été enterrés et les autres doivent encore l'être. Les attaques deviennent chaque jour plus fréquentes et meurtrières, a-t-il ajouté. La rébellion a fait des milliers de morts depuis 2009. Izghe situé au nord-est du pays, est à majorité chrétienne. Depuis mai 2013, le village a été placé sous état d'urgence en raison des attaques incessantes du groupe islamiste Boko Haram, qui combat pour l'instauration d'un Etat islamiste dans le nord du Nigeria.

Les assaillants sont arrivés vers 21h30 à bord de six camions ou en motos. Ils portaient des uniformes militaires. Les agresseurs étaient allés de porte à porte pour chercher ceux qui se cachaient. Ils ont demandé aux hommes de se rassembler et ils ont commencé à les taillader et les massacrer, a raconté un cultivateur, qui a pu s'échapper en passant par-dessus la clôture de sa maison puis en rampant pendant 40 minutes.

Selon ce témoin, il n'y avait pas de forces de sécurité dans le village. Le chef du gouvernement de l'Etat de Borno, Maina Ularamu, a ajouté que les attaquants ont pillé des magasins de produits alimentaires, chargé leur butin dans des voitures volées aux habitants avant de fuir dans la brousse. Des centaines de villageois, terrorisés par deux précédents massacres qui ont fait 43 victimes, ont abandonné leur domicile pour se réfugier à Maiduguri, a ajouté Maina Ularamu, en allant examiner la situation sur place pour prendre des mesures humanitaires et pour tenter d'assurer sécurité.

L'armée nigériane poursuit une vaste offensive contre Boko Haram depuis mai dernier dans les Etats du nord : Borno, Adamawa et Yobe, tous placés en état d'urgence dans le nord-est du Nigeria.

Mais les islamistes continuent leurs attentats contre les forces de sécurité et la minorité chrétienne ainsi que les milices d'auto-défense anti-Boko Haram formées par des habitants avec l'aide de l'armée. Goodluck Jonathan, président du Nigeria, a déploré son impuissance à combattre Boko Haram et remplacé le mois dernier les chefs de son armée.