ANSM mise en examen dans l'affaire du Médiator

L'ex-AFSAPPS rebaptisée ANSM, risque de ne pas garder bien longtemps son nouveau nom, adopté pour faire oublier le précédent...

En effet l'Agence Nationale de Sécurité des Médicaments est dans le collimateur de la justice et a été mise en examen ce mardi pour homicides et blessures involontaires de 1995 à 2009 dans le cadre de l'enquête sur le Mediator. Le coupe-faim présenté comme antidiabétique et distribué par les laboratoires Servier pourrait être responsable de la mort

de 500 à 2 000 personnes.

L'ANSM aurait négligé les alertes sur la dangerosité du produit. Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) publié en janvier 2011 sur le scandale du Mediator avait mis en avant de graves défaillances de pharmacovigilance dans la surveillance de la dangerosité potentielle du Benfluorex, la molécule incluse dans le médicament, dès mai 1995 et jusqu'à son retrait du marché en 2009.

La mise en examen notifiée à Dominique Maraninchi, actuel directeur de l'agence.

Dans un communiqué, l'ANSM a déclaré qu'elle apporterait sa pleine et entière contribution à la justice afin que puisse être établie toute la vérité à laquelle les victimes, leurs familles et les usagers ont droit. En précisant que depuis la loi du 29 décembre 2011, les relations de l'Agence avec les industriels ont été profondément modifiées. Deux anciens salariés, soupçonnés d'avoir perçu des rétributions des laboratoires Servier, avaient en effet été mis en examen le mois dernier.

La procédure s'inscrit dans le volet homicides et blessures involontaires pour lequel Jacques Servier, fondateur du laboratoire, a été déjà mis en examen en décembre. Une information judiciaire pour tromperie et escroquerie dans laquelle il est également poursuivi, est par ailleurs ouverte.