Androcur : un médicament suspecté d’augmenter le risque de tumeurs cérébrales

Selon une récente étude, Androcur multiplierait effectivement le risque de méningiome chez les femmes traitées, particulièrement à fortes doses et/ou sur une longue période.

Ces tumeurs cérébrales se révèlent bénignes dans 90% des cas mais elles peuvent laisser des séquelles neurologiques. Le risque était déjà connu et mentionné dans la notice du médicament depuis 2011, après un signalement européen lancé par la France en 2009. Depuis, l’acétate de cyprotérone, un dérivé de progestérone commercialisé par Bayer, a fait l'objet d'une étroite surveillance.

Le médicament hormonal est indiqué dans le traitement de l’hirsutisme** féminin mais Androcur est également prescrit comme contraceptif, en cas d'endométriose ou d'acné résistante, alors qu'il ne bénéficie pas d'autorisation de mise sur le marché pour ces utilisations…

Cytotec, Mirena, Essure… Les femmes ne sont pas épargnées par les conséquences sanitaires des scandales de l’industrie pharmaceutique et Androcur pourrait être le prochain nom sur la liste !

L’étude pharmaco-épidémiologique a été menée par l'Assurance maladie en coopération avec le service de neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière et publiée par e l’ANSM( l'Agence Nationale de Sécurité des Produits de Santé et du Médicament) dans un communiqué du 27 août 2018.

Les observations ont été réalisée sur 250 000 femmes exposées au produit en comparant celles qui ont reçu plus de 3g l’acétate de cyprotérone sur 6 mois, soit au moins 3 boites, puis poursuite du traitement) à celles faiblement exposée (moins de 3g sur 6 mois. La survenue d’un méningiome chez ces femmes a donc été surveillée pendant 7 ans.

Les résultats montrent que le risque de méningiome est multiplié par 7 pour les femmes traitées plus de 6 mois et par 20 après 5 années de traitement.

De leur côté, Les victimes d'Androcur commencent à se réunir par groupes sur les réseaux sociaux : Méningiomes sous ANDROCUR comptabilise 53 membres et entend bien prévenir les patients des dégâts de ce médicament.

De nouvelles données ont ensuite été analysées par un comité scientifique spécialisé temporaire (CSST). Réunis le 13 juin dernier, endocrinologues, gynécologues, neurochirurgiens, dermatologues experts indépendants avaient pour mission d'établir des conditions d'utilisation, de prescription, ainsi que des recommandations afin de limiter les risques. Plus de 500 cas de méningiomes de femmes exposées à l’acétate de cyprotérone ont été pris en charge en neurochirurgie ou neurologie entre 2007 et 2015, pouvait-on lire dans leur compte-rendu où il est précisé que, et que le risque de méningiome augmente fortement avec l’âge et diminue fortement après l’arrêt du traitement. 

Les conclusions exhaustives de l'étude menée par l'Assurance maladie sont à venir et d'autres réunions du comité doivent avoir lieu.


**augmentation du système pileux