Vaccins : le conseil d’Etat contraindra-t-il les labos ?
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- Catégorie : Santé
- Publié le Jeudi, 09 Février 2017 10:05
La diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont les seuls vaccins obligatoires pour les enfants de moins de 18 mois.
Or, ils sont actuellement introuvables depuis que l’industrie pharmaceutique impose des préparations combinant jusqu’à 6 sérums protégeant également contre la coqueluche, l’hépatite B et l’Haemophilus influenzae de type B, un germe responsable des méningites.
Des produits plus chers et dont les adjuvants sont suspectés d’être à l’origine d’effets secondaires gravissimes : l’Infanrix Hexa est vendu 40 € contre 6,34 € pour le simple DT-Polio ! Nous sommes dans un schéma de vente forcée et de désinformation du consommateur, avait fustigé en mars 2015 Michèle Rivasi,
Deplus l'Infanrix Hexa en question contient le vaccin controversé contre l’hépatite B, soupçonné de favoriser la sclérose en plaque et de dangereux adjuvants (aluminium, formaldéhyde).
Des milliers de personnes ont signés différentes
pétitions pour dénoncer cette situation.
Le Conseil d’Etat vient donc d’enjoindre le ministère de la santé à prendre des mesures pour que dans les 6 mois, les vaccins obligatoires soient proposés sans association.
La plus haute juridiction administrative française réussira-t-elle à faire autorité sur les laboratoires ? Face à la réponse des labos et l’ambiguïté de la ministre de la santé, il est légitime de se le demander…
Malgré les différents moyens de pression à disposition du juge administratif pour garantir la disponibilité du DTP : sanctions contre les laboratoires, recours à la licence d’office, ou importation via l’Agence nationale de la santé publique, l’objectif assigné apparaît intenable à plusieurs experts.
Le vaccin DTP a été suspendu en 2008 en raison de complications allergiques. Sa production n’a jamais redémarré. Personne ne peut raisonnablement penser que l’Etat puisse de nouveau proposer en 6 mois ce vaccin qui n’existe plus nulle part, explique Daniel Floret, ancien président du Comité technique des vaccinations (CTV).
Il faudrait élaborer un nouveau vaccin, ce qui nécessiterait des essais cliniques, une autorisation de mise sur le marché, une nouvelle chaîne de production…, ajoute-t-il, en arguant que le DTP n’était plus utilisé en 2008 que par seulement 2 % à 3 % des familles françaises.
Si les pouvoirs
publics envisageaient la production d’un nouveau vaccin DTP, il faudrait aux
laboratoires une dizaine d’années pour le mettre au point, estime une
porte-parole de Sanofi. La France
est le seul pays à demander ce produit. Tous les autres pays européens utilisent
des vaccins hexavalents ou pentavalents, argumente-t-elle. Le groupe pharmaceutique
qui se définit comme un partenaire de la santé publique et déclare
attendre
les conditions de mise en œuvre de la décision du Conseil d’Etat.
Pour sa part, Marisol Touraine, a annoncé qu’elle avait saisi les services du ministère de la santé et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour que l’Etat puisse mettre en œuvre la décision du Conseil d’Etat dans le délai imparti.Toutefois, Marisol Touraine a également déjà prévenu qu’elle entendait de faire évoluer la liste des obligations vaccinales : l’Etat serait en effet dispensé d’une telle mise sur le marché si la législation devait évoluer…