Nordahl Lelandais a reconnu avoir tué Maëlys… involontairement

Après la découverte de traces de sang sous le tapis du coffre de sa voiture, Nordahl Lelandais s’est enfin enfin décidé à parler…

Jean-Yves Coquillat procureur de la République de Grenoble a confirmé qu’il était passé aux aveux.

Des restes de la petite Maëlys ont été découverts sur les indications du suspect, a-t-il annoncé ce 14 février en fin d'après-midi lors d'une conférence de presse à la mairie de Pont-de-Beauvoisin.Il a montré le lieu aux magistrats, dans les gorges de Chailles, proche de la commune savoyarde de Saint-Franc.

Il a aussi présenté ses excuses aux parents de Maëlys, a ajouté le procureur. Maëlys, 9 ans, avait disparu dans la nuit du 26 au 27 août 2017, alors qu'elle assistait à un mariage avec sa famille.

Après plus de 5 mois d'enquête, des heures de garde à vue et la découverte d'indices de plus en plus accablants, Nordahl Lelandais a reconnu avoir tué involontairement la petite fille

avant de se débarrasser du corps.

Extrait de sa cellule, Nordahl Lelandais a été entendu à sa demande au palais de justice de Grenoble avant d'être conduit à la gendarmerie de Pont-de-Beauvoisin, accompagné du procureur de Grenoble, du vice-procureur, des juges d'instruction et de Me Alain Jakubowicz, son avocat. Il a été transporté, sur les lieux où sur ses indications, les enquêteurs ont retrouvé un crâne et un os long. Il a donné des explications à ses multiples trajets : après avoir emmené Maëlys dans sa voiture puis l'avoir tuée, il a déposé son corps près de son domicile de Domessin (74), ne se trouve qu’à 9 mn seulement de la salle des fêtes, en voiture. Il est retourné au mariage puis il a récupéré le corps et est allé le déposer dans la forêt du massif de la Chartreuse.

Nordahl Lelandais a avoué avoir tué Maëlys mais il a indiqué qu'il s'expliquerait ultérieurement sur les circonstances de sa mort.

La nuit où Maëlys a été tuée

Ce samedi 26 août, la température est d’environ 30°C lorsque le vin d'honneur d'un mariage se tient à la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, un village de l’Isère de 3 500 habitants. Les invités sont en tenue légère : shorts, jupes et débardeurs. Maëlys porte une jolie robe blanche qui fait ressortir sa peau bronzée, ses yeux et ses cheveux châtains. La noce est joyeuse. Une tente de réception bleue à l'extérieur, des guirlandes à fanions multicolores flottent dans l'air. Une vingtaine d'enfants jouent avec des ballons. La mariée est entourée de ses 180 invités. Parmi eux, il y a Jennifer, 37 ans, avec Joachim son compagnon et leurs filles, Colleen et Maëlys. Le couple est parti vivre il y a 2 ans et demi à Mignovillard, dans le Jura car Joachim travaille en Suisse. Jennifer est infirmière.

Une fête comme sur la place d’un village

Nordahl Lelandais, lunettes de soleil sur le crâne, baskets blanches aux pieds et verre vide à la main, est un jeune homme à la silhouette carrée. Il affiche un air décontracté et un sourire éclatant. Il ne faisait pas partie de la liste des invités mais il a insisté… Alors, quelqu'un a fini par lui dire de passer après la célébration. Pour prolonger sa présence aux festivités, il propose de revenir après le dessert, avec de la cocaïne… argument imparable.

Tout le monde le trouve sympa. Il aime le sport, les chiens. Il a notamment fait partie du 132e bataillon cynophile de l’armée de terre de Suippes (51). Tout le monde le connaît.34 ans, la voix cassée mais le sourire facile, décrit Paris Match. Certains le diront peut être bagarreur mais pas méchant. Plus méfiants, d’autres assurent qu’il fréquente des gens impliqués dans le trafic de drogue, depuis plusieurs années Et qu’il y participe aussi

Dans la soirée, il se fait aussi remarquer pour son comportement avec les enfants. Il parlait avec Maëlys et lui montrait sur son téléphone portable des photos de ses chiens, l’une des passions de la petite fille, a confié un proche de l'enquête à Paris Match. Dans Le Dauphiné, Maître Fabien Rajon, l'avocat des parents, a confirmé. Selon sa maman, Maëlys l’a décrit comme son copain et l’aurait même désigné comme son tonton à un invité du mariage… Pendant ce temps, les autres enfants jouent aux chaises musicales, les adultes dansent dans la grande salle.

A 1h30, le DJ prévient que la baby-sitter va rentrer chez elle, et que les parents doivent désormais surveiller leurs enfants… La maire de Pont-de-Beauvoisin, Joëlle Martin, amie de la famille, décide d'aller dormir. J'ai salué la mariée et sa maman. J'ai pris ma voiture sur le parking, mais je n'ai rien vu de particulier a-t-elle témoigné.

Maë, contente de participer à une fête, refuse de se coucher. Vers 2h45, elle dit quelques mots à sa grand-mère, puis plus rien. Personne ne sait ce qu'elle est devenue après. Elle semble s’être évaporée…

Vers 3 h du matin, Jennifer s’aperçoit que sa fille n'est plus là… Affolée, elle l’appelle, interpelle les invités. Ses parents la cherchent partout… En vain. Le DJ lance un appel au micro pour signaler la disparition de Maëlys. La première intuition de Jennifer est qu’elle a été enlevée. Ceux qui sont encore présents partent à sa recherche.

Nordahl Lelandais, lui, est déjà parti. A 2h47, une voiture correspondant à son Audi A3 est filmée dans le centre-ville de Pont-de-Beauvoisin. A l'avant, se trouve une frêle silhouette, vêtue d'une robe blanche. Les parents ont formellement reconnu la bretelle, a rapporté leur avocat.… A 3h24 et 29 secondes, son Audi est de nouveau filmée en sens inverse par la même caméra de surveillance. Le conducteur est seul dans la voiture.

Selon les enquêteurs, Maëlys a été tuée dans cet intervalle, entre 2h48 et 3h23.

Peu après, dans la salle du mariage, sa mère tombe sur Nordahl Lelandais qui prétend être malade à cause de l’alcool. Aux toilettes, il fait semblant de vomir. l disparaît définitivement avant l'arrivée des gendarmes. A 3h57, il est filmé encore une fois, seul dans sa voiture, à Pont-de-Beauvoisin. Pendant plus de 3 h, son portable restera en mode avion.… Intraçable.

Que s'est-il passé entre 2h45 et 7 h ?

Nordahl Lelandais a été également mis en examen le 18 décembre pour l'assassinat du caporal Arthur Noyer en Savoie en avril. Sa remise en liberté a été refusée le 24 janvier et confirmé le 9 février en cour d'appel.