25 novembre : violences faites aux femmes grande cause nationale

A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, le président a proclamé l'égalité entre les femmes et les hommes grande cause nationale du quinquennat en lui allouant un budget de 420 millions d'€ pour 2018.

Emmanuel Macron a fait observer une minute de silence pour les 123 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2016. Il a ensuite annoncé une série de mesures pour lutter contre violences et harcèlement sexuels devant 200 personnes représentant les associations, les institutions et la classe politique au Palais de l'Elysée.

A l’heure des révélations de harcèlement et de violences sexuelles : Weinstein, Gilbert Rozon, Tariq Ramadan…

continuent d'affluer dans l’actualité de cet automne, les militantes féministes et représentantes d'associations de terrain attendaient beaucoup de ce discours.

Mesures contre les violences faites aux femmes

Par souci de cohérence et de protection des mineurs, la conviction intime du chef de l’Etat est de fixer l'âge minimum du consentement à un acte sexuel à 15 ans. Cette limite, inexistante aujourd’hui en France, serait ainsi alignée sur la majorité sexuelle.

Le délai de prescription des crimes sexuels sur mineurs serait porté jusqu'à 30 ans après leur majorité contre 20 ans actuellement.

Instauration d'un délit d'outrage sexiste punissant le harcèlement de rue. Il serait verbalisable immédiatement pour un montant dissuasif et l’une des priorités de la future police de sécurité du quotidien.

Pour faciliter les plaintes, un signalement en ligne sera créé dès début 2018. Il sera également possible de porter plainte dans les lieux de prise en charge, comme les hôpitaux. De chez elles, les victimes de violence(s), harcèlement ou discrimination auront la possibilité de parler en direct avec des policiers ou gendarmes formés, 24h/ 24, 7 /7.

Le harcèlement professionnel sera une priorité de l'inspection du travail.


Quelques chiffres de référence sur les violences faites aux femmes

Au moins 225 000 femmes, âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physique et/ou sexuelles commises par leur ex ou actuel partenaire intime, chaque année. 3 victimes sur 4 déclarent avoir subi ces faits de façon répétés.8 femmes sur 10 dénoncent avoir subi également des atteintes psychologiques et/ou des agressions verbales.

19 % seulement ont déposé une plainte en gendarmerie ou au commissariat de police.

En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur ex ou actuel partenaire intime. De même, 34 hommes ont perdu la vie, dont 3 dans un couple homosexuel. 25 enfants sont décédés, tués par un de leurs parents dans un contexte de violences au sein du couple.

Au moins 84 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viols et de tentatives de viol, chaque année.

91% de ces agressions sont perpétrées par l’entourage de la victime. Pour 45 %, il s’agit le conjoint ou l’ex-conjoint… Seules 9 % des victimes ont porté plainte.

En 2016, l’enquête VIRAGE (Violences et rapports de genre) de l’INED a conclut que les violence sexuelles (viols, tentatives de viol, attouchements, baisers imposés de force, …) ont concerné 14,5 % des femmes âgés de 20 à 69 ans et 3,9 % des hommes.

Mutilations sexuelles féminines

En 2004, La France comptait environ 53 000 femmes adultes ayant subi des mutilations sexuelles. 9/10 victimes sur dix ont été excisées avant l’âge de 10 ans.

Aucune exception culturelle ne justifie la barbarie de l'excision. Nous devons avoir une attention particulière pour les femmes migrantes qui cherchent à fuir l'excision pour elles ou leurs petites filles, a affirmé le président Macron.