Abdelkader Merah condamné à 20 ans de prison

Abdelkader Merah est le frère de Mohamed Merah, qui, en 2012, avait tué des militaires et des enfants juifs, à Toulouse et Montauban, avant d’être abattu par le Raid.

A l’issu d’un mois de procès devant une Cour d’assises spéciale, il a été condamné, ce 2 novembre, à 20 ans de prison assorti d’une sureté2/3. Le maximum de la peine pour association de malfaiteurs dans une entreprise terroriste criminelle, la Cour n’ayant pas retenu la complicité d'assassinats

Tandis Naïma Rudloff, avocate générale, avait requis la détention à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, les avocats de la défense se sont employés à démontrer l’absence de preuve de la complicité de leur client avec l'équipée meurtrière de son frère comme celle de sa participation à une association de malfaiteurs. Ils avaient demandé son acquittement…

Avocat de la défense, Eric Dupond-Moretti s’est ainsi félicité que les juges aient résisté à la pression de l’opinion publique Il a rappelé que même dans les affaires de terrorisme les plus graves, la preuve et la règle de droit n’étaient pas reléguées au rang d’accessoires, a-t-il déclaré à sa sortie de l’audience, sous les huées.

Justice a été rendue, a estimé Me Patrick Klugman, un avocat des parties civiles en regrettant cependant que la cour n’ait pas été au terme de sa propre démarche car il était possible sereinement, juridiquement de condamner l’accusé pour la complicité d’assassinats a-t-il souligné.

Nous savions que la complicité était délicate à qualifier et je crois que c’est une décision, qui peut avoir pour conséquence qu’il n’y ait pas d’appel de ce verdict, a relevé de son côté Me Olivier Morice. Les magistrats, très probablement, dans leur réflexion, se sont interrogés sur ce point, a-t-il résumé. Fettah Malki, le deuxième prévenu, qui a fourni une arme à Mohamed Merah, avait pour sa part sollicité le pardon de la part des familles de victimes. Il a été condamné à 14 ans de prison, avec une période de sûreté des 2/3. Selon son avocat, il a décidé de faire appel.

C’est mieux que rien mais nos enfants, eux, ont pris perpétuité, a renchéri Samuel Sandler, père et grand-père de 3 des victimes tuées à l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse.

Je pense que les magistrats n’ont pas été jusqu’au bout, a réagi Latifa Ibn Ziaten, mère de Imed, militaire, première victime de Mohamed Merah à Montauban. On est trop naïf en France… lâche-t-elle, déçue. Il faut qu’on se réveille pour protéger notre pays, pour protéger nos enfants !, a ajouté celle qui depuis l’assassinat de son fils rencontre sans relâche des jeunes dans les cités, les écoles ou les prisons pour les convaincre de ne pas tomber dans une secte terroriste.

Ce procès a permis de bien comprendre la façon dont la haine se fabrique en France et doit nous inciter à une vigilance de tous les instants, a déclaré Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse.