RDC : Au moins 20 morts et 53 blessés dans une attaque des forces de l'ONU

Au moins 15 casques bleus et 5 soldats congolais ont été tués ce 7 décembre dans une attaque de 3h contre la Monusco (Mission de maintien de la paix de l'ONU) en République démocratique du Congo.

Il y a également 53 blessés, dont dans un état critique. La Monusco, déployée dans le pays depuis 1999, n'avait jamais subi autant de pertes.

C'est la pire attaque contre des soldats de la paix des Nations unies dans l'histoire récente de l'organisation, a déploré Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU, indigné face à ce crime de guerre. Des renforts militaires sont arrivés sur le terrain. Le commandant de la force se trouve aussi sur place, coordonnant la réponse de la mission, a indiqué Antonio Guterres.

                  

Face à l’augmentation des attaques contre la Monusco et contre les forces congolaises, l’ONU a décidé d’intensifier ses opérations pour combattre  l’AFD et les autres groupes armés dans le nord et le sud du Kivu, a annoncé Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix lors d’une conférence de presse. Une précédente attaque attribuée aux ADF en octobre dernier contre une base de la Monusco dans le Nord-Kivu avait déjà tué 3 casques bleus tanzaniens.

L'attaque a eu lieu dans la province du Nord-Kivu, frontalière de l'Ouganda et du Rwanda. L'ONU dénonce la responsabilité de l’ADF (Allied Defense Forces, Forces démocratiques alliées), un groupe armé ougandais actif dans la région. Les assaillants ont visé une base tenue par un contingent tanzanien à Semuliki.

Je suis très choqué et très attristé d'apprendre la mort de nos jeunes et braves soldats… a déclaré John Magufuli, le président tanzanien. Des héros qui ont perdu leur vie dans l'accomplissement de leur mission de paix chez nos voisins de la RDC, a-t-il ajouté.

Les ADF combattent officiellement depuis le Nord-Kivu le régime du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 27 ans en Ouganda. Présents dans l'est de la RD Congo depuis 1995, leurs troupes sont estimées à 150 membres, repliés sur eux-mêmes en forêt et ne communiquant guère…

Un Etat prédateur de son peuple

Selon l’ONU, en République démocratique du Congo, pays-continent d’Afrique centrale, plus de 400 000 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë. 250 000 d’entre eux seraient en danger de mort dans les provinces du Kasaï alerte le Programme alimentaire mondial. Cette région au centre du pays est dévasté par les affrontements sanglants entre l’armée congolaise et les milices. L’activité agricole est devenue impossible. Les récoltes ont été détruites, les habitations incendiées. Plus d’un million et demi de personnes ont dû s’enfuir. Désormais tentent de regagner petit à petit leurs villages. Mais les populations manquent de tout. Une assistance alimentaire et sanitaire est urgente. La crise humanitaire en RDC est aggravée par une crise politique : l’opposition radicale réclame le départ du président Kabila dont le mandat s’est achevé fin 2016. Le pays n’arrive toujours pas à organiser les élections d’un successeur…

En septembre dernier, Luis Mariano Montemayor, le représentant du Vatican en RDC, en demandant  l’acheminement le plus rapide possible de la nourriture et de médicaments aux milliers de déplacés de la région du Kasaïavait également dénoncé la tradition d’un Etat prédateur de son peuple. Le cardinal Monsengwo, très influent archevêque de Kinshasa, appelle à une conférence internationale pour mobiliser les moyens financiers et humains. Ils insistent sur la détresse absolue des populations et la menace d’un drame humanitaire d’une ampleur considérable… Selon le Haut-commissariat des Nations Unies aux réfugiés, la RDC compterait actuellement 4 millions de déplacés, avec une progression de 1,7 million en 1 an.

Les droits de l'homme n'existent pas en RDC, ils ne sont pas respectés. 
Les Nations-Unies et la communauté internationale le voient bien et ne font rien
On nous traite comme des bêtes sans que personne ne réagisse…