24-30 janvier 2016 : semaine de prévention du cancer du col de l’utérus

Le cancer de l’utérus est le 2e cancer féminin le plus meurtrier dans le monde : 2 800 femmes​ sont touchées chaque année en France. Pourtant les mesures de prévention existantes sont efficaces mais l’irremplaçable dépistage par frottis est encore trop souvent négligé.

D'autre part, les vaccins contre le papillomavirus font l’objet d’une polémique depuis leur mise sur le marché… Le rapport bénéfice/risque d’une campagne de vaccination généralisée est loin d’être établi. Au cours de leur vie sexuelle, 80 % des personnes sont exposés au papillomavirus. Cependant 90 % l’éliminent naturellement. Mais lorsque le virus persiste, il peut causer des lésions précancéreuses. Non détectées, ni traitées, elles sont susceptibles de développer un cancer du col de l’utérus. 

Rien ne remplace un frottis de dépistage tous les 3 ans, pour toutes les femmes

Indolores, s’ils sont bien réalisés, ces tests sont indispensables pour agir en amont : le cancer du col de l’utérus est le seul que l’on peut prévenir… Jeunes, les femmes ont tendance à penser que la maladie ne les concerne pas et passé la ménopause, lorsqu’elles n’ont plus besoin de contraception, elles vont moins consulter leur gynécologue insiste le Dr Mergui.

Si le papillonavirus (HPV), très répandu, est impliqué dans la majorité des cas de cancers du col de l’utérus, il n’existe pas de vaccination contre le cancer de l’utérus : le Gardasil, proposé aux jeunes filles est un vaccin contre 4 souches de papillomavirus (types 6, 11, 16, 18). Son concurrent, le Cervarix, un produit bivalent qui ne protégerait que des souches 16 et 18 responsables de 70 % des cancers du col. Au total, ces 2 vaccins ne préviendraient que 75 % au maximum des cancers du col. Les 25 % restants, plus graves, sont dus à des souches plus rares. Les effets secondaires du vaccin ont été dénoncés par des patientes et signalés par certains médecins. … et sont controversés sur le long terme : ne risquent-ils pas de sélectionner des souches plus virulentes que le vaccin ne prévient pas ? De plus, la durée de l’immunité reste inconnue…

Aucune étude ne prouve que ce vaccin est lié à la survenue de maladies auto-immunes, plaide, cependant le Dr Jean-Luc Mergui, gynécologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris et président de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV), un fervent défenseur de la vaccination des filles entre 11 et 14 ans. La France est le pays d’Europe où la couverture vaccinale contre le HPV est la plus faible seules 17 % des jeunes filles sont protégées, déplore le gynécologue qui cite en exemples le Portugal (87 %), le Royaume-Uni (79 %) ou l’Italie (71 %).

Améliorer le traitement des lésions précancéreuses

En  présence de lésions précancéreuses causées par le HPV, si elles ne disparaissent d’elles-mêmes, il existe traitement au laser. Parfois, la conisation (retirer chirurgicalement la partie lésée du col utérin) s’avère nécessaire, mais seuls des praticiens formés à la colposcopie, (exploration au microscope du col de l’utérus) sont capables de le déterminer, explique le Dr Mergui. Cette technique est sous utilisée, ce qui entraine un nombre de d’actes chirurgicaux excessifs, regrette-t-il.

Selon une enquête de la SFCPCV, un pourcentage important des 30 000 conisations pratiquées chaque année ne seraient pas nécessaires. Or, ce traitement peut augmenter les risques de problèmes lors d’accouchements ultérieurs. La SFCPCV a donc élaboré une charte de qualité en colposcopie, pour garantir des praticiens expérimentés et qui s’engagent à mettre continuellement à jour leurs connaissances.