28 mai : Journée Internationale d'action pour la santé des femmes

Cette journée d’action internationale a été créée en 1987 au Costa Rica lors de la 5e Rencontre internationale sur la santé des femmes. Après 8 ans de lutte contre la mortalité et la morbidité maternelles, les mouvements de femmes ont réalisé qu’il était nécessaire de cibler les difficultés d’accès aux soins de santé de qualité dans un contexte néolibéral. Cette Journée internationale pour la santé des femmes est une occasion de lutter contre la privatisation et la commercialisation des services de santé et de militer pour que l’accès à des services de qualité soit un droit pour les femmes.

Un défi sans précédent posé par le contexte politique, économique et social. Les problèmes ont été posé sans tenir compte, dans une dimension globale, de la dynamique sociale et politique dans

laquelle les femmes vivent et travaillent au sein de la société. Malgré les différentes actions mises en place selon les pays, il est impossible de ne pas voir des similitude frappante : restrictions budgétaires, privatisation de services publics, centralisation des dépenses publiques et stratégies de restructuration économique, ont engendré, partout,l’appauvrissement d’une partie importante de la population et l'érosion des liens sociaux. La santé n’est plus considérée comme un droit élémentaire mais s’est transformée en produit.

Les femmes ont toujours été les plus pauvres parmi les pauvres

Les réformes économiques néolibérales ont aggravé la pauvreté des femmes. En conséquence, leur potentialités d'être en bonne santé et de préserver leur bien-être sont réduites. Pour la majorité d'entre elles, la privatisation et marchandisation des soins n’a fait que réduire davantage l’accès à des services de santé de qualité. L’âge, le niveau de ressources et d'éducation, l’origine ethnique sont autant de facteurs pénalisants supplémentaires. Améliorer la qualité de vie des femmes implique nécessairement une transformation de la situation présente.

Les femmes affrontent de nombreux obstacles : économiques, sexistes, culturels et politiques

Un accès réduit à l’éducation cumulé aux inégalités salariales entre hommes et femmes, à un taux de chômage plus élevé et une plus grande précarité sont autant difficultés économiques qui retentissent sur l'accès aux soins et donc sur la santé des femmes. Leurs problèmes de santé spécifiques ne sont pas pris au sérieux par l'ensemble de la société. Les sujets traitant la santé masculine sont plus largement diffusés. Le manque d'informations entraîne de la négligence dans les soins concernant les femmes pourtant ce sont elles qui prennent souvent en charge la santé des enfants et des hommes, situation qui n'est absolument pas réciproque…

Les services de santé négligent souvent les traditions et des coutumes locales associées à la santé et du bien-être des femmes. La médicalisation à outrance de la grossesse de la naissance et de la ménopause a altéré la nature des soins. On constate partout un manque de volonté politique au niveau national et local sur l'organisation de services de santé tenant compte des différences entre les sexes. Les législations inappropriées sur l’avortement constitue des obstacle supplémentaires.

Certains mythes sur la sexualité des femmes entretiennent encore l'idée qu'elles ne seraient pas digne d'être libres de leurs préférences sexuelles et aptes à prendre des décisions sur leur corps. Résultat : exprimer sa sexualité implique un risque de subir violences ou/et discriminations. Autre exemple : les lesbiennes sont en général exclues du système de santé puisqu'elles sont censées ne pas être reproductives ou n'ont pas de partenaires masculin.

Les droits doivent s’accompagner du pouvoir de les exercer !

Les politiques néolibérales impactent gravement l’accès des femmes à des services de santé de qualité. Il est urgent de garantir un système de santé de qualité qui tienne compte des différences entre les sexes mais les droits économiques et sociaux sont des préalables à l’exercice du droit à la santé dont seule l'application permet d’obtenir l'équité sociale.