Grippe : 600 000 nouveaux malades en une semaine

L’épidémie de grippe sévit actuellement en France : 600 000 nouveaux cas en une semaine.

Les urgences dénoncent une situation sanitaire comparable à la canicule de 2003.

Les urgentistes ont dénoncé une situation sanitaire critique dans les hôpitaux.

On n'avait pas vu d'épidémie aussi importante depuis la pandémie de 2009-2010, constate l'épidémiologiste Isabelle Bonmarin, chargée de la surveillance de la grippe à l'Institut de veille sanitaire (InVS) en avançant un nombre élevé d'hospitalisations notamment chez les personnes âgées où la grippe s’accompagne souvent de complications comme les surinfections pulmonaires.

Pour faire face à la plus importante épidémie de grippe des cinq dernières années, la ministre de la Santé,

a donné son accord au plan Orsan qui prévoit notamment la déprogrammation d'opérations pouvant être reportées afin que l’hospitalisation soit réservée aux situations d’urgences. Concrètement il s'agit que les hôpitaux s'organisent, soit avec des ouvertures de lits, soit avec la réorganisation des services pour accueillir les personnes malades de la grippe, a déclaré Marisol Touraine.

Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), estime que la situation a été mal anticipée par les pouvoirs publics auraient dû réagir une semaine plus tôt.

Selon les dernières statistiques de l'Institut de Veille Sanitaire (InVS), la grippe a fait plus de 2 millions de malades en France depuis le début de l'épidémie, dont 600 000 nouveaux cas la semaine dernière.

A force de gérer les crises sanitaires en regardant les chiffres et les courbes augmenter en ne prenant jamais de décision au bon moment, de manière à éviter l'encombrement, on a une saturation des urgences ! insiste l’urgentiste.

De son côté, François Braun, président de l'association Samu-Urgences de France considère que dans une dizaine de région, la situation est très compliquée et s'est vraiment dégradée depuis 3 semaines

Des tensions étaient observées depuis janvier dans certains hôpitaux en raison de l'épidémie de grippe qui a débuté à la mi-janvier, associé à l'augmentation des autres pathologies hivernales, a déclaré pour sa part la Direction générale de la santé (DGS).

En première ligne pour combattre la grippe, les médecins généralistes ont traité la grande majorité des personnes touchées, affirme Claude Leicher, président du syndicat MG France, qui saisit l’occasion de rappeler que la médecine générale a besoin de moyens supplémentaires pour résoudre le problème classique d'engorgement des urgences

Reste à savoir si l'épidémie a atteint son niveau le plus élevé :

Pour le ministère de la santé il n'est pas encore atteint mais SOS Médecins a déclaré dans un communiqué que le pic de l'épidémie de grippe hivernale est déjà passé et que le "recul est amorcé, en se basant sur des données en temps réel exploitées par un nouvel institut de recherche pour la valorisation des données de santé (IRSAN).

Nous pensons que le pic épidémique a été atteint la semaine dernière et qu'on a déjà amorcé la descente, mais ces données doivent encore être consolidées, a nuancé l’épidémiologiste I. Bonmarin.

3 types de virus de la grippe ont été répertoriés :

Le A est plus virulent*. Il est responsable (comme le B) des épidémies saisonnières mais aussi des pandémies lorsqu’il mute.  Ce virus combine 8 gènes dont les 2 plus importants, H (hémagglutinine) et N (neuramidiase) possèdent différents sous-types : une multitude de combinaisons possibles… qui complique l’identification de la maladie, la prévention et les traitements.

Virus signifie poison en latin :

Il est définit par les scientifiques comme une entité biologique constituée d’une molécule d’acide nucléique (ADN ou ARN) entourée d’une coque de protéines.

Contrairement à la bactérie, le virus est incapable de se multiplier seul par division. 10 000 fois plus petit, il s’amarre à une cellule vivante et utilise ses protéines de surface, comme une clé, pour pénétrer son hôte en parasite.

Ensuite, son ADN, ou ARN, contient un programme à exécuter par la cellule, qui reproduit le virus…  Ainsi il se propage en toute complicité !

Environ 5 000 virus ont été répertoriés. Virus de bactéries, d’algues, de plantes, de vertébrés et même un virus de virus… Grippe, rhume, angine, gastro, mais aussi VIH, fièvre jaune, Ebola… Seulement 200 s’attaquent à l’être humain. Heureusement !

Un système immunitaire affaibli est la proie facile des virus. Le meilleur moyen de guérir de la grippe est encore de ne pas l’attraper !** :

En hiver, vous avez plus besoin de sommeil que de télé !

Le stress entraine la sécrétion du cortisol et de la noradrénaline. Ces substances affaiblissent le système immunitaire.

S’exposer au soleil (il synthétise la vitamine D) au moins 15 minutes par jour. Selon une étude américaine, une carence en vitamine D représente double pratiquement les probabilités d’attraper grippe, ou rhume.

S’il fait gris, compenser par l’alimentation :

Ginseng : Ses vertus immunostimulantes sont reconnues par l’OMS. Il diminuerait le risque de contracter une infection respiratoire ou un rhume pendant les périodes d’épidémie.

Zinc : Une carence affecte le système immunitaire.  Manger des fruits de mer aussi souvent que possible, ou optez pour la supplémentation : 30 mg par jour en période d’épidémie.

Echinacea : utilisé pour soigner les rhumes par Les Amérindiens. Sa structure moléculaire, proche de celle de certaines bactéries, stimule le système immunitaire. 1 g/ jour pendant 10j, si vous commencez à voir les gens tomber malade autour de vous.

Bernard Biardeau, dans L’Homéopathie au fil de la vie préconise pendant une épidémie de grippe un traitement préventif sur un mois : 1er samedi : Influenzinum 30 CH ; 2e samedi : Gelsemium 30 CH ; 3e samedi : Bryonia 30 CH ; 4e samedi : rien.


*Histoire de la grippe A :

1918 — Le virus A H1N1 est responsable de la grippe espagnole : 50 à 100 millions de morts dans le monde.

1957 — Le H1N1 disparaît chez l’homme mais reste dans les élevages porcins. Le H2N2 se répand en Asie : 4 millions de morts.

1977 — Le H1N1 ressurgit en URSS et en Asie, suite à un accident de laboratoire,

1998 Un virus dérivé du H1N1 – d’un virus de poulet et d’un virus humain – est découvert dans un élevage de porcs nord-américain.

2009 — Le virus mutant  se mélange avec un virus H1N1 porcin. La pandémie démarre au Mexique en avril et continue par la pandémie H5 N1… et les scandales de la vaccination en France : gâchis, conflit d’intérêts labos/gouvernement…


**Thierry Souccar, auteur de Prévenir et guérir la grippe