Allemagne : le job center harcèle un couple de chômeurs de longue durée

Michael Hansen, 50 ans, est au chômage depuis 12 ans. Il perçoit 760 €/ mois au titre des minima sociaux pour lui et sa femme.

Insuffisant pour vivre…

Je fais la manche quand j'ai besoin de finir le mois, explique-t-il.

Alors, à défaut de trouver du travail, il s'installe pour mendier dans une rue commerçante de Dortmund, une grande ville de la Rhur, à l’ouest de l’Allemagne.

Mais un jour, une employée du Job Center, le Pole Emploi allemand, passe par là et le reconnaît… car il se rend régulièrement pour les formalités. Les conséquences de cette funeste coïncidence n’ont pas traîné : une lettre avertit le chômeur que ses allocations sont désormais réduites de 300 €/mois ! L'administration estime, en effet, qu'il récolte 10 €/par jour grâce à la générosité des passants en collectant des dons privéspour ne pas dire la mendicité.

Ils veulent que je déclare cette activité et aussi que je donne un reçu aux gens !, rapporte Michael Hansen, sidéré. Cela fait 5 mois que nous sommes dans la merde… Pourquoi s’en prennent-ils à nous ?, s’étonne pour sa part Christa Hansen, 56 ans, qui estime que le Job Center devrait plutôt se concentrer sur la lutte contre la fraude ou le travail au noir…

Légal mais inhumain

Heureusement, dans la rue et malgré ce concentré d’absurdité rigide et mesquine qui lui tombe dessus, le couple Hansen a quand même fait une belle rencontre : Juliane Meuter, une avocate qui a défendu leur cause et obtenu que leurs allocations ne soient réduites que de 90 €. Pour l’instant… Car le Job center s’accroche au règlement. Très strict. Et exige un relevé exact des sommes perçues en faisant la manche. De plus, Monsieur Hansen devra se rendre au bureau local du commerce pour déterminer si son activité relève ou non du statut de travailleur indépendant. En l’absence de l’exécution de ces prescriptions, la totalité de ses prestations sociales seront supprimées.

Ce que fait l’administration à Monsieur Hansen s’apparente à du harcèlement, dénonce l’avocate. Devoir justifier la mendicité est un non-sens ! s’indigne encore Juliane Meuter.