Harcèlement, violences sexuelles, agressions : Et maintenant, on fait quoi ?

Dans Et maintenant, on fait quoi ?, une tribune publiée dimanche dans le Journal du Dimanche du 5 novembre, elles ne réclament plus, elles exigent !

Une centaine de femmes, parmi lesquelles des comédiennes, cinéastes, écrivaines, journalistes, ont interpellé Emmanuel Macron, pour qu’il mette en place un plan d'urgence contre les agressions sexuelles et les violences envers les femmes.

Zabou Breitman, Agnès Jaoui, Florence Foresti et Alexandra Lamy ou l'écrivaine Marie Darrieussecq, entre autres personnalités, exhortent le chef de l’État à prendre 5 grandes mesures : le doublement des subventions aux associations d’aide aux victimes, une formation obligatoire pour les professionnels en contact avec des femmes agressés ainsi que pour cadres et salariés des entreprises, la création d'un brevet de la non-violence au collège et une vaste campagne nationale de prévention.

Monsieur le président, nous savons votre agenda chargé. Mais vous n’avez pas pu passer à côté…

commence la lettre ouverte, faisant allusion  aux témoignages qui ont afflué sur les réseaux sociaux pour dénoncer le harcèlement sexuel #MeToo et #Balancetonporc, depuis le scandale Weinstein aux Etats-Unis.

Les auteures disent avoir été, comme tant d'autres, harcelées, agressées ou violées et subi le déni de l’entourage, l'absence de prise au sérieux par les services de l'État. Elles réclament un plan d’urgence, maintenant ! Le ton de la lettre est offensif ?  Beaucoup moins que la réalité ! réfutent-elles. Chaque année, 273 femmes sont victimes de viols ou tentatives de viol. Et quel autre phénomène que les coups de leur partenaire, ou de leur ex, engendre la mort de 130 femmes par an ?? insiste Clara Gonzales.

Colère et espoir, aussi.

L’initiative est partie de Caroline de Haas, Clara Gonzales, Giulia Foïs et Marie Cervetti. Le sujet est devenu prioritaire : dans la rue, au travail, entre amis…Tout le monde en parle !

Et beaucoup se demandent : et maintenant, on fait quoi ?

On s’est donc réunies pour voir ce que l’on pouvait faire, témoigne Clara Gonzalez affirmant qu’il est temps d’agir … On s’est dit que l’on ne voulait pas être encore invitées sur les plateaux de télévision pour dire les mêmes choses, dans 20 ans, explique-t-elle.

L’absence de femme politique parmi les signataires est choix délibéré des initiatrices du projet, qui entend être un message porté par la société civile en direction des politiques. Si notre appel dépasse les clivages gauche-droite, il reste pourtant politique, par essence, car le changement ne peut résulter que d’une volonté politique, affirme Clara Gonzales. Dans ce domaine, aucun gouvernement n’a jamais rien fait… Le secrétariat d’État chargé de l’Égalité des hommes et des femmes est celui qui a le plus petit budget, relève-t-elle.

Aujourd’hui, nous nous adressons directement au chef de l’État car lui seul a le pouvoir de mettre l’argent nécessaire pour faire changer les choses, assure-elle.

La puissance politique a déjà réussi à changer des mentalités et des comportements qui semblaient inamovibles tant ils étaient dans nos habitudes, écrivent les signataires prenant en exemple la sécurité routière, qui, en 30 ans a contribuer à diviser par 4 le nombre des morts surs route ; ou le recyclage du papier, impensable il y a 20 ans…

Une pétition a également été mise en ligne sur change.org. Elle a déjà recueilli plus de 21 000 signatures.