La Journée mondiale des Enseignants et le rapport de la cour des comptes…

Afin de les mettre à l’honneur, l'Unesco a décidé d’instaurer, la Journée mondiale des enseignants à la date du 5 octobre.

Ce qui a même inspiré un Doodle à Google… Le thème 2017 est Enseigner en liberté.

Or, c’est la veille ce 4 octobre que la Cour des comptes a publié, encore une fois, un constat sévère pour l’Educaion nationale.

Le rapport fustige la gestion aléatoire des personnels, avec notamment des remplacements non assurés et de mauvaises affectations… Les professeurs absents… de trop nombreux débutants affectés dans secteurs difficiles… Tout cela pour un système éducatif au coût de plus en plus lourd mais dont les performances ne semblent pas s'améliorer, résume l’institution, 4 ans après son précédent rapport sur les  875 000 enseignants de France.

Un diagnostic, très critique, renouvelé en espérant que la réitération d'un certain nombre de constats finira par s'ancrer dans les esprits.

La Cour chiffre à 13,6 millions les journées d'absence des professeurs dans l'enseignement public en 2014-2015. Absences pour maladie, mais aussi formations, participations à des examens, etc. Ces missions professionnelles représentent entre 20 et 40 % des absences de moins de 2 semaines dans le secondaire. Selon le ministère de l'Éducation nationale, leur taux de remplacement est d'environ un tiers… 5 à 20 % seulement, évalue en revanche l'enquête de la Cour de comptes !

Problèmes de recrutement

Dans le primaire, le taux de remplacement est de 80 % mais les chefs d'établissement de collège et lycée ne parviennent pas à régler ces situations en interne, au sein de l'équipe enseignante, conclue le rapport qui dénonce par ailleurs une affectation selon un dispositif trop rigide, qui ne prend pas en compte la difficulté des postes :

Ainsi, les établissements difficiles accueillent beaucoup d'enseignants débutants, qui ne restent pas, ce qui entraîne ainsi une forte instabilité des équipes. Ces pratiques ont déjà été pointées et leur inefficacité démontrée… Pourtant cela ne les a pas empêché de continuer à augmenter : en 2016, le nombre de profs débutants dans ces écoles, collèges ou lycées était de à 3 618, soit près du double par rapport à 2011…

Selon la cour des comptes, les décisions sur les effectifs, les rémunérations et le temps de travail des enseignants sont prises de façon séparée, sans mise en perspective  ou réajustement durant l’année… Exemple : le nombre d’enseignants, en baisse avec Nicolas Sarkozy en 2007 puis en hausse en 2012 avec François Hollande. Ces décisions politiques impulsives déboussolent les éventuels candidats au métier d'enseignants, déplore la Cour des comptes.

Réviser les obligations de service et le mode de gestion des effectifs

Une revalorisation salariale significative ainsi qu’une nette réduction de l'écart avec les rémunérations des enseignants dans les pays comparables à la France est intervenue durant la période 2012-2017 et constitue indéniablement un progrès mais ces améliorations n'ont pas été associées à l’évolution des conditions d'exercice du métier, notamment l’organisation ou temps de travail. La Cour préconise une annualisation du temps d'enseignement, actuellement fixé sur une base hebdomadaire ainsi qu’une réelle obligation pour les profs d'assurer des remplacements de collègues absents. La déconnexion actuelle entre ces leviers majeurs de la gestion des enseignants aboutit à une situation doublement désavantageuse pour l'intérêt public, conclut la Cour des comptes qui rappelle que le coût de l’ensemble du système éducatif s'accroît sans que sa performance s'améliore et que les marges de manœuvre budgétaires sont limitées pour accompagner des réformes indispensables…