Marseille : 2 meurtres par balles dans la région en 24 h

Le 5 septembre, deux nouveaux meurtres par balles ont encore eu lieu à Marseille et à proximité. Depuis le début 2013, 15 personnes ont péri dans ces règlements de comptes.

Adrien Anigo, 30 ans, fils du directeur sportif de l'OM, a été mitraillé de 19 balles à bout portant par deux hommes en moto en plein après-midi dans les quartiers nord de Marseille. Il était mis en examen au côté de trois complices pour quatre braquages de bijouterie. Après cinq ans d'instruction, les membres du gang des braqueurs avaient été renvoyés devant les assises le 12 juillet. José Anigo, son père, ancien joueur de football et entraîneur, est directeur sportif de l'Olympique de Marseille depuis 2005. Il a la réputation d'être en lien avec le milieu marseillais, à cause de son amitié avec un voyou dont il a entraîné le fils… Pour l'heure, la première réaction de l'OM est de manifester son soutien et toute sa sympathie à José et à sa famille.

Ce même jour, un Marseillais d'une vingtaine d'années avait été tué de plusieurs balles sur le chemin de son travail, à La Ciotat, par quatre hommes cagoulés… L'enquête déterminera si la victime était connue des services de police.

Cette succession de meurtres détruit la stratégie d'une reconquête de la sécurité dans la capitale européenne de la Culture 2013… En septembre 2012, le gouvernement avait décidé l'envoi de 230 policiers et gendarmes supplémentaires et la création de deux zones de sécurité prioritaire.

Le 20 août dernier, Jean-Marc Ayrault, avait promis d'adjoindre un renfort de 20 policiers judiciaires. La préfecture des Bouches du Rhône a annoncé une table ronde sur la sécurité samedi matin en présence de l'ensemble des élus et parlementaires de Marseille. Afin d'échanger sur la mise en œuvre d'un pacte pour la sécurité et son développement futur, cette réunion prévoit une approche globale comprenant l'éducation, la santé, l'emploi, l'habitat et le volet social

On ne peut pas mettre tout Marseille en ZSP (zone de sécurité prioritaire)! avait répondu Manuel Valls à la demande d'Eugène Caselli président de la communauté urbaine, PS, qui l'avait sollicité par courrier…

Le ministre de l'intérieur, a appelé à un pacte national pour sortir du trafic de drogue. Il faut maintenant que tout le monde se mette autour de la table pour redonner un espoir aux Marseillais, a déclaré Manuel Valls.

Pour sa part, Rachida Dati, déplore le laxisme du gouvernement en matière pénale : Quand le gouvernement cessera-t-il d'éviter la prison aux voyous, d'exposer les policiers aux procédures dilatoires des délinquants ? fustige, dans son communiqué, l'ancienne ministre de la Justice aujourd'hui vice-présidente de l'UMP. Combien d'autres drames Marseille devra-t-elle vivre ? Le pacte national contre les trafiquants de drogue, commence d'abord par une politique pénale gouvernementale ferme et assumée pour combattre cette criminalité organisée, insiste-t-elle.

De son côté, Marine Le Pen dénonce une absence totale de résultats dans la lutte contre la criminalité à Marseille et accuse le PS et l'UMP d'exactement la même inefficacité.

Le conseiller UMP en charge de la prévention de la déliquance à Marseille, fait un constat d’impuissance face à la violence. Le docteur Michel Bourgat, 68 ans, était pourtant plus que motivé ! Au décès de mon fils (Nicolas, 14 ans, tué d'un coup de couteau en pleine rue à Marseille, le 9 septembre 1996, par un autre de 15 ans), j’avais écrit un livre où je disais que les futurs délinquants sont dans les cours de récréation… Après 17 ans de vie politique, on en est au même niveau. J'ai juste l'impression que mon travail n'a pas servi à grand-chose. Les derniers événements n’ont fait que précipiter et confirmer sa décision de ne pas prétendre à un nouveau mandat.

A Marseille, les badauds savent que les balles vont continuer à tuer…, a résumé France Inter.

A Marseille ou ailleurs, c’est la même chose ! avance Michel Bourgat, dans une interview accordé à Metro.

Pendant deux générations, on a fait la promotion de l’individualisme… des gestes extrêmes qui nient la vie humaine et on tombe dans l’extrémisme au sens large… Les jeunes sont éduqués là-dedans. Il n’y a pas de débats, pas d’intelligence, conclue-t-il.