Grande Bretagne : Boris Johnson, nouveau Premier ministre

Boris Johnson a été élu ce 23 juillet, à la tête du Parti conservateur. Le nouveau Premier ministre succède à Theresa May.

Durant sa campagne pour la conquête du 10, Downing street, il a promis une sortie de l'Union européenne le 31 octobre, dernière échéance.

Il s’est fermement engagé en faveur du divorce, quitte à aller vers un no deal, synonyme de rupture brutale avec UE…

En promettant un avenir radieux à son pays, il avait même menacé de ne pas payer la facture de la part des obligations financières du Royaume-Uni envers les États membres.

Pour former son gouvernement il s’est entouré de fervents eurosceptiques mais un important défi pour l’avenir de la Grande Bretagne l’attend déjà.

Conformément à la tradition britannique, il a été reçu par la reine. Elisabteh II l'a officiellement adoubé dans sa fonction ce 24 juillet.

L'UE a salué cordialement "BoJo, son surnom médiatique outre-Manche

Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a déclaré vouloir travailler de la meilleure façon possible avec lui mais Bruxelles sait déjà qu’il s’agit de traiter avec un Brexiter convaincu…Malgré ces salutations diplomatiques, la victoire de Boris Johnson reste donc le pire scénario envisagé pour les relations entre le Royaume-Uni et l’UE. Une plaisanterie il y a encore quelques mois, explique Pierre Benazet, correspondant de France 24 à Bruxelles. Il est perçu comme un personnage incohérent, inconsistant et incompétent qui agit avec dilettantisme, poursuit-il. Ils ont peur Boris Johnson ne lance son pays contre le mur en franchissant allègrement le pas qui fera tomber le Royaume-Uni de la falaise, métaphorise-t-il pour faire comprendre que les Européens craignent un Brexit sans accord. Suite à l’élection de Boris Johnson, le groupe de suivi du Brexit au Parlement européen a prévu une réunion extraordinaire. Nous avons hâte de travailler de façon constructive avec le nouveau Premier ministre, pour faciliter la ratification de l'accord de retrait et permettre un Brexit ordonné, a déclaré Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE sur ce dossier. Il tente ainsi de rappeler poliment que l'accord discuté pendant 18 mois et approuvé par Theresa May, n'était pas renégociable. Michel Barnier avait d’ailleurs prévenu que dans le cas contraire le Royaume-Uni devrait faire face aux conséquences …

Faible marge de manœuvre

A l’issue de la campagne des Tories, la victoire de Boris Johnson paraissait inéluctable.

Pourtant, ses menaces ne semblent pas impressionner les Européens : ils s’estiment en position de force… Les négociateurs estiment  que l’ancien maire de Londres est loin de faire l’unanimité et bénéficiera seulement d’une faible majorité très mince au Parlement. De surcroît, le pays demeure très divisé sur la question du Brexit… La façon de faire de Boris Johnson va probablement provoquer de nouvelles élections générales, a estimé sur France Inter le député Dominic Grieve, conservateur mais insoumis et partisan d’un 2e referendum. Il ajoute britaniquement et en français : Mais je ne peux pas être sûr, naturellement… Boris Johnson va devoir découvrir, même si on le lui a déjà dit, qu’il ne pourra pas compter sur le soutien de plusieurs députés conservateurs, a-t-il expliqué. Je voudrai éviter de provoquer la chute du futur gouvernement mais si c’est nécessaire, en cas de sortie sans accord, je le ferai. Je voterai en ce sens, a assuré Dominic Grieve.

Après avoir martelé que quoiqu’il arrive, le Royaume-Uni allait sortir le 31 octobre, il sera bien obligé de le faire,  sinon il trahira sa promesse, souligne Patrick Martin Grenier, enseignant à Sciences Po Paris, spécialiste des questions européennes. Mais Boris Johnson est quelqu’un qui bluffe et qui fait des coups de poker constamment, estime