Arménie : Nikol Pachinian n'est pas élu Premier ministre

Le Parlement arménien a rejeté, ce 1er mai, la candidature de Nikol Pachinian, seul candidat au poste de Premier ministre.

Après 7 h de débats et de discours, les 100 députés ont voté : seulement 45 se sont prononcés pour le chef de l’opposition contre 55…

Le Parti républicain avait prévenu que ses députés ne donneraient pas leur voix à Nikol Pachinian, seul candidat.

Monsieur Pachinian, je ne vous vois pas au poste de Premier ministre, je ne vous vois pas comme commandant en chef, avait martelé Edouard Charmazanov, porte-parole du Parti républicain au pouvoir et vice-président du Parlement.

Nous devons choisir une personne qui n'est pas imprévisible a-t-il justifié. On ne peut pas être un peu socialiste et un peu libéral, a-t-il insisté.

Nikol Pachinian avait promis un tusnami politique s’il n’était pas élu. Le 23 avril, plusieurs dizaines de milliers de ses partisans avaient provoqué la démission de Serge Sarkissian. Chef d’état pendant 10 ans, ce dernier venait d'être élu Premier ministre 6 jours avant par les députés…

Devant des dizaines de manifestants réunis place de la République à Erevan, Nikol Pachinian a réagi en invitant à la désobéissance civile et appelant au blocage des routes, trains et aéroports du pays.

Avec le Robin des Bois d’Erevan, un pays qui pourrait enter en révolution…

Il est l’homme qui a fait tomber le Premier ministre Serge Sarkissian. Nikol Pachinian, 42 ans, barbe grisonnante, casquette sombre et d’un tee-shirt à imprimé militaire, incarne l’espoir… Celui d’une Arménie débarrassée de la corruption et de la pauvreté qui touche 30 % des 2,9 millions d'habitants de cette ex-république soviétique du Caucase du Sud.

Visage de la contestation en Arménie, voix des dizaines de milliers de protestataires qui se rassemblent quotidiennement depuis le 13 avril dans le centre d’Erevan, la capitale. En prenant la tête d’un mouvement de protestation qui ne faiblit pas, il se dit prêt à diriger le pays.

Un nouveau vote est prévu dans une semaine.… Un délai pour les parlementaires arméniens et surtout pour le parti républicain, face à la pression de la rue. Ils se donnent du temps pour décider de la stratégie à adopter face à leurs divisions en interne, explique Elena Volochine, envoyée spéciale de France 24 à Erevan.